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Les bons coups REER

Photo: Métro

C’est de saison. En janvier et en février, difficile de faire fi des REER. Pour que ça ne rime pas avec horreur, trois planificateurs financiers disent quoi faire et quoi éviter.

AlexandreLacosteAlexandre Lacoste
Financière Sunlife

La combinaison CELI-REER représente un atout pour les jeunes épargnants. On entend souvent dire que le REER les effraie parce que c’est de l’argent inaccessible à court et à moyen terme. La stratégie consiste à placer un maximum d’argent tout au long de l’année dans un CELI, quitte à se sentir à la limite de l’inconfort! Le pécule restant disponible en tout temps, c’est moins «menaçant» que le REER. En janvier ou en février, on évalue si on a des besoins de liquidité pour les mois à venir. Si oui, on laisse la somme dont on craint d’avoir besoin à disposition dans le CELI et on transfère la différence dans un REER, l’idéal étant de transférer le maximum. Cette méthode garantit autant de flexibilité que de sécurité.

Une autre stratégie consiste à investir la plus-value d’une propriété immobilière en REER. Prenons l’exemple d’une personne qui jouit de 100 000 $ de revenu annuel, de 75 000 $ de droits de cotisation au REER (le droit de cotisation s’accumule d’année en année), et d’une propriété presque payée. En prenant une hypothèque de 50 000 $ à 3,5 % de taux d’intérêt et en envoyant cette somme dans un REER, elle peut obtenir un remboursement d’impôt de l’ordre de 20 000 à 25 000 $, et l’appliquer immédiatement sur le prêt hypothécaire. Elle se retrouve ainsi avec 50 000 $ placés pour sa retraite, qui, pour un profil d’investisseur modéré, peuvent générer un rendement de l’ordre de 10 %. Le tout pour un emprunt qui ne coûte que 3,5 %! On peut réduire l’échelle de ce principe pour l’appliquer à un revenu inférieur. Un bémol cependant : ce n’est pas un chiffre absolu, mais en deçà de 35 000 $ de revenu annuel, il faut y regarder à deux fois avant d’opter pour cette stratégie.

sylvieouelletSylvie Ouellet
RBC Banque Royale

On n’y pense pas toujours, mais le REER de conjoint reste la façon la plus simple de fractionner le revenu, et l’impôt par voie de conséquence. Considérons un couple au sein duquel un des conjoints gagne 100 000 $ par an et le second, 40 000 $. Le premier ne bénéficie pas de fonds de pension de son employeur. Il peut cotiser un maximum de 23 820 $ pour cette année. En appliquant la moitié de cette somme au REER de son conjoint, il peut quand même déduire la totalité dans sa déclaration de revenus. Au moment de la retraite, lorsque la somme est retirée, la fourchette d’imposition est moindre, puisqu’elle est divisée en deux.

Autre point fort trop souvent occulté : on gagne à cotiser en début d’année. En ayant un an d’avance (c’est-à-dire en cotisant dès à présent non pas pour 2013, mais pour 2014), on permet aux sommes placées de fructifier à l’abri de l’impôt un an de plus.

L’erreur classique trop souvent commise? Ne pas profiter des programmes d’épargne de son employeur! C’est de l’argent laissé sur la table. Si l’employeur cotise 3 % de votre salaire quand vous versez 6 %, c’est de l’argent gratuit qu’il vous donne.

angelaAngela Iermieri
Mouvement Desjardins

Faites-vous un plan! Toute bonne stratégie en matière d’épargne-retraite commence par une bonne évaluation de ses besoins. Une fois les objectifs établis, déterminez quels sont les meilleurs outils d’épargne pour vous. On pense habituellement au régime enregistré d’épargne retraite (REER) parce qu’on considère la déduction et le fait que l’argent fructifie à l’abri de l’impôt. Or, la déduction est basée sur le taux d’imposition : plus les revenus sont faibles, plus le taux est bas, moins l’avantage fiscal est alléchant. Le compte d’épargne libre d’impôts (CELI) est à envisager pour commencer à épargner lorsqu’on dispose d’un revenu modeste.

Autre point fort : appliquer les remboursements d’impôt au remboursement de dettes, ou le réinvestir dans de l’épargne retraite. En bref : on le recycle!

Enfin, se faire conseiller reste un incontournable. Par manque de connaissances, on risque de se priver d’économies lorsqu’on n’analyse pas sa situation avec un professionnel. On tient par exemple pour acquis qu’il faut cotiser chaque année. Or, reporter peut être stratégique dans certains cas, notamment si l’on attend une importante augmentation de revenus pour l’année suivante. Remettre le moment de la cotisation viendra alors réduire d’autant les impôts.

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