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REER: Un demi-siècle et toujours incompris

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Annie Boivin, fiscaliste et planificatrice financière - Les Affaires

Cette année, le REER célèbre son 57e anniversaire. Ce qui ne l’empêche pas d’être encore méconnu.

Quand on parle REER, il faut distinguer les droits, les contributions et la déduction.

Les droits qui figurent à la case A de l’avis de cotisation fédéral représentent le montant maximum que vous pouvez investir dans un REER. Des données de Statistique Canada montrent qu’au 31 décembre 2010, la plupart des individus avaient en moyenne 32 097$ de droits inutilisés au REER. Financièrement, ce n’est pas optimal. Si vos droits ne sont pas maximisés, vous ne devriez pas hésiter à transférer dans votre REER vos placements dont les revenus sont imposables.

Cotiser sans déduire
Si vous enfouissez des économies importantes dans votre REER, sachez qu’il est possible d’y contribuer sans demander la déduction fiscale tout de suite. C’est lors de la préparation des déclarations de revenus qu’il faut évaluer le montant optimal à déduire. Une somme contribuée non déduite figure à la case B de l’avis de cotisation fédéral. Ainsi, lors d’un retrait éventuel d’un montant du REER, la déduction fiscale peut être demandée, et vient du coup annuler l’impôt sur les sommes retirées.

Mes droits ou ceux de mon conjoint?
Les droits REER ne sont pas transférables entre conjoints. Si vos droits de contribution sont entièrement utilisés et que votre conjoint a des droits auxquels il n’a pas les moyens de cotiser, vous pouvez lui fournir les liquidités afin qu’il cotise dans un REER. Mais attention! La cotisation doit être faite dans un REER de conjoint.

Mon REER ou un REER de conjoint?
Avant de contribuer à votre REER, surtout si vous êtes marié, demandez-vous si vous devriez le faire dans votre REER ou dans un REER de conjoint. Cela ne changera rien, mais le fait de prévoir le fractionnement de revenus maintenant pourra alléger de beaucoup votre fardeau fiscal familial plus tard.

Malgré les nouvelles mesures qui permettent le fractionnement des revenus de pension, la contribution à un REER de conjoint reste une stratégie valable. Les sommes d’un REER de conjoint peuvent être retirées par le conjoint et imposées entre ses mains à la suite de trois périodes se terminant le 31 décembre, après la contribution. Plus restrictives, les mesures qui permettent le fractionnement des revenus de pension exigent la conversion d’un REER en FERR pour le rendre admissible, et rien ne peut être fractionné avant l’âge de 65 ans. Le REER de conjoint permet aussi d’imposer la somme totale dans les mains de l’autre, par rapport à la moitié pour les autres mesures.

En raison de notre système d’imposition à taux progressif sur le revenu personnel, il faut trouver des façons de manipuler notre pécule afin de profiter des taux réduits. Toutes les stratégies fiscales, aussi sophistiquées soient-elles, ont pour résultat de déduire, diviser et différer. Le REER à lui seul permet de les réaliser toutes.

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Trucs et astuces

  1. Si votre taux d’imposition marginal est élevé, privilégiez le REER.
  2. Contribuez en début d’année, et non pas maintenant, afin de réduire votre revenu.
  3. Dès que votre enfant gagne un revenu admissible au REER, faites-lui produire une déclaration fiscale afin qu’il accumule des droits.
  4. Contribuez à votre REER auprès de votre employeur afin de profiter de la déduction à la source. Une contribution REER de 2 000$ vous demandera un effort d’épargne de 1 200$ (si le taux marginal est de 40%).
  5. Si vous vous mariez, ouvrez un compte REER distinct afin d’y déposer les REER accumulés après le mariage, lesquels font partie du patrimoine familial.

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