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L’accès à l’aéroport en autobus deviendra difficile pour les personnes à mobilité réduite

Photo: Josie Desmarais/Métro

Dès la semaine prochaine, l’accès aux autobus de la ligne 747, qui relie le centre-ville à l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau, sera beaucoup plus difficile pour les personnes handicapées et à mobilité réduite, selon le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ).

À partir du 29 août et jusqu’en novembre, la majorité du service sur cette ligne sera assurée par des autocars dans lesquels on doit gravir 6 marches pour atteindre son siège. La fréquence des autobus munis de rampes d’accès pour fauteuils roulants sera aussi réduite.

La Société de transport de Montréal (STM) a annoncé la semaine dernière devoir bonifier l’offre de service sur 13 lignes d’autobus en raison de travaux majeurs sur les chantiers de l’échangeur Turcot, de l’autoroute Bonaventure et du nouveau pont Champlain.

Or, pour ce faire, la STM réaffectera à ces lignes des autobus normalement affectés à la ligne 747. L’agence de transport a commandé 25 autobus supplémentaires pour pallier ce manquement, mais ceux-ci sont attendus seulement en novembre. D’ici là, la STM a loué des autocars pour assurer la majorité du service sur la ligne 747.

Selon le site de la STM, les usagers devront gravir 6 marches pour monter à bord de ces autocars. De plus, ceux-ci, contrairement aux autobus plancher bas de la STM, ne pourront pas «s’agenouiller» pour faciliter l’accès.

Cela fait sursauter la présidente du RAPLIQ, Linda Gauthier, qui affirme qu’il sera impossible pour certaines personnes d’utiliser ces autocars.

«Il faut qu’il y ait une mesure palliative. On s’entend que ce n’est pas la majorité des personnes handicapées qui vont voyager énormément. Mais pour les exceptions, il faut mettre en place des mesures.» – Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ

«À moins d’être un athlète d’élite, la majorité des personnes [à mobilité réduite] ne pourront pas gravir ces marches. Pour les personnes âgées et les parents avec une poussette, c’est la même chose, fustige-t-elle. Tans qu’à louer des autocars, pourquoi ne louent-ils pas des autobus qui sont accessibles?»

À la STM, on a rappelé qu’il s’agit d’une mesure exceptionnelle et temporaire. «Les autocars n’ont pas de plancher bas. C’est donc au client de juger s’il est en mesure de monter à bord ou non. Un chef d’opérations sera dédié au service de la ligne 747 pour aider en cas de besoin. Les clients inscrits au transport adapté peuvent utiliser ce service», a fait savoir Amélie Régis, porte-parole de la STM.

On a aussi précisé que la STM maintiendra certains passages de bus munis de rampes à l’avant pour accueillir les personnes en fauteuil roulant, mais on admet qu’il y aura moins de passages de ce type de bus qu’en temps normal.

À titre d’exemple, à partir du 29 août, du lundi au samedi, il n’y aura pas de départs à partir de l’aéroport d’autobus munis d’une rampe entre 3h45 et 8h05. À pareille date, en 2015, le dernier départ était à 3h30, et le premier départ, à 5h15.

«Ils font ça parce qu’ils ont un manque d’autobus. On peut comprendre à un certain point. Mais est-ce qu’ils sont prêts à payer [un véhicule de] transport adapté pour venir nous chercher et nous amener à l’aéroport? Encore une fois, on ne pense pas à nous», maugrée Mme Gauthier.

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