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Starbucks s’attire les foudres de personnes handicapées

Photo: Archives Métro

Après plusieurs demandes, qui n’ont pas été répondues, à la multinationale Starbucks concernant l’accessibilité universelle de ses commerces, le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) appelle la population à se procurer leur café chez Tim Hortons.

L’organisme voué à la défense des droits des personnes en situation de handicap affirme avoir demandé à plusieurs reprises à Starbucks d’adopter une politique d’accessibilité universelle et de s’assurer que ses nouveaux cafés soient établis dans des bâtiments universellement accessibles.

«Au prix qu’ils vendent leur café, ils peuvent rendre ça accessible, croit Linda Gauthier, la présidente du RAPLIQ. On ne leur demandait pas de refaire les commerces qui n’étaient pas accessible avant. On leur disait: “dorénavant, ouvrez juste dans des endroits accessibles”».

Devant le silence de la multinationale, le RAPLIQ a choisi d’inciter les personnes handicapées et leurs sympathisants, de toute la province, à aller prendre leur café chez un concurrent, Tim Hortons.

«Tous les Tim Hortons sont universellement accessibles, indique Linda Gauthier. D’ailleurs, ils ont une politique d’accessibilité universelle à l’échelle canadienne, eux.»

Mme Gauthier affirme ne pas avoir d’entente avec Tim Hortons.

Pas un boycott

Linda Gauthier fait valoir que cette stratégie est un «buycott» (de «buy», qui signifie «acheter») et non un «boycott». «La nuance, c’est qu’on n’empêche pas les gens d’aller quelque part, explique-t-elle. On les invite à aller ailleurs. On n’incite pas les gens à ne pas aller au Starbucks.»

«On ne dénigre pas Starbucks, on appuie le RAPLIQ, avance quant à lui Simon April, le responsable de la défense des droits et des communications du Comité d’action des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH). On prône l’accessibilité des commerces». Cet organisme situé à Québec invitera d’ailleurs ses membres et sympathisants à soutenir l’initiative du RAPLIQ, notamment en diffusant les informations sur sa page Facebook.

Devant la Commission des droits de la personne

Le RAPLIQ avance qu’une plainte a été déposée à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) après trois séances de médiation avec Starbucks qui n’ont pas donné satisfaction. La cause est maintenant sous enquête par la CDPDJ pour éventuellement être entendue au Tribunal des droits de la personne. La Commission ne peut toutefois pas confirmer ces informations, par obligation de confidentialité.

«C’est une écoeurantite aiguë qui nous a mené là», commente Linda Gauthier. Il s’agit de la plus grande demande qu’a faite l’organisme en ce qui concerne le cadre bâti, fait-elle valoir.

«Nous nous efforçons d’offrir un environnement accueillant, accessible et sécuritaire pour chaque client qui nous rend visite, a indiqué le directeur régional des opérations pour le Québec, Nash Abdrabo, par courriel. La majorité de nos cafés au Québec sont accessibles et dans tous nos cafés, nos baristas sont toujours prêts à aider notre clientèle, peu importe leurs besoins.»

 

 

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