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911: Un conseiller de Projet Montréal veut étudier l’option des textos

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz
Morgan Lowrie, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Un conseiller municipal souhaite que la Ville de Montréal envisage de permettre aux résidants d’envoyer des messages textes pour communiquer avec les services d’urgence du 911.

François Limoges, un conseiller de l’opposition de Projet Montréal, prévoit présenter une motion, lundi soir, pour demander à la police de Montréal d’étudier la faisabilité d’un tel projet.

La demande d’un tel service de message texte est en hausse en Amérique du Nord depuis la tuerie à Orlando, au mois de juin. Lors du drame, plusieurs victimes prises dans la boîte de nuit avaient écrit à leurs proches d’appeler le 911 parce qu’elles-mêmes ne pouvaient pas le faire par crainte d’attirer l’attention du tireur.

Aux États-Unis, selon la Commission fédérale des communications, environ 670 centres de répartition acceptent les messages textes transmis au 911. Au Canada, les textos sont permis aux personnes ayant des troubles de la parole ou de l’audition dans la plupart des communautés, alors que d’autres travaillent à rendre ce service accessible.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui réglemente les télécommunications au Canada, étudie le potentiel d’une «nouvelle génération» de services au 911 et il devrait tenir des audiences publiques sur la question en janvier.

M. Limoges espère que l’administration du maire Denis Coderre emboîtera le pas à Toronto, qui est devenue la première ville canadienne à examiner cette option plus tôt cette année.

Le conseiller croit que l’envoi de messages textes pourra servir d’outil à la police, tout en permettant de sauver la vie de victimes qui tentent d’échapper à l’attention d’un tireur ou d’un agresseur dans les cas de violence conjugale.

«Si nous avons les outils pour permettre à la police de mieux faire leur travail et d’intervenir mieux et plus rapidement lorsque la vie de quelqu’un est en danger, il n’y a aucune raison de ne pas agir», a affirmé M. Limoges.

Plusieurs policiers et téléphonistes des services d’urgence contactés par La Presse canadienne ont indiqué qu’il était préférable selon eux de parler directement à un téléphoniste.

Jody Robertson, une porte-parole des services de répartition de Vancouver, a suggéré que les messages textes pourraient rallonger les délais d’intervention en raison du temps d’attente entre la réception des messages et l’envoi de réponses.

Les appels téléphoniques permettent aux répartiteurs de cerner le lieu de l’appel et de recueillir de l’information supplémentaire avec les bruits ambiants et le ton de voix de la personne qui appelle.

«Il y a des préoccupations sur l’ampleur du temps perdu à taper, envoyer, recevoir et interpréter les messages et sur la perte de contact personnel avec les personnes qui appellent et le manque d’informations sur la localisation», a-t-elle expliqué dans un courriel.

Christopher Schneider, un professeur de sociologie à l’université Brandon au Manitoba qui a travaillé sur la police et la technologie, souligne que les messages textes soulèvent aussi des questions sur ce que les répartiteurs feront avec la quantité accrue d’information reçue — dont les vidéos et les photos.

«S’il y a un accident relativement mineur et que les (services d’urgence) sont inondés de textos et de vidéos dans l’éventualité qu’ils n’aient pas besoin de ces données, qu’est-ce qu’ils font? Est-ce qu’ils les suppriment? Est-ce qu’ils les conservent? Il faut déterminer ce que seraient les meilleures pratiques», a-t-il soutenu.

La porte-parole du CRTC, Patricia Valladao, a affirmé qu’une décision sur l’élargissement du service 911 sera rendue plus tard en 2017.

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