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UQAM: «On ne sait pas si on enseignera cet hiver», disent les chargés de cours

Photo: photcal.com

Les chargés de cours de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) crient à l’injustice. Leur salaire est en-deçà de celui accordé à leurs collègues du réseau de l’Université du Québec (UQ) et leurs emplois s’avèrent très précaires.

«On ne sait pas si on enseignera cet hiver», a déploré jeudi la présidente du Syndicat des chargés de cours de l’UQAM (SCCUQ), Marie Blais. Cette dernière a ajouté que parmi les 2000 enseignants qu’elle représente et qui donne près de 60% des cours à l’UQAM, plus de la moitié est en probation, ce qui accroît la précarité de leur emploi.

Jeudi, les chargés de cours de l’UQAM ont reçu l’appui de plusieurs de leurs collègues de d’autres universités, qui ont partagé avec eux les gains qu’ils ont pu enregistrer dans les dernières années. À l’UQ en Outaouais, ils ont pu décrocher un salaire de 9714$ par charge de cours, soit 1000$ de plus qu’à l’UQAM, alors qu’à l’Université de Montréal, les chargés de cours ont eu droit à une prolongation de leur contrat de travail en 2014-2015, ce qui leur a permis d’obtenir une augmentation salariale de 6,5% sur trois ans.

Pour accroître la stabilité de leur emploi, les chargés de cours de l’UQ à Chicoutimi ont réussi à obtenir la révision des critères d’attribution des charges de cours. Celles-ci sont désormais accordées selon les contenus des cours et non des individus.

«On demande l’équité avec nos collègues du réseau de l’UQ», a clamé Marie Blais. Les chargés de cours qu’elle représente sont sans contrat de travail depuis 16 mois. Les négociations avancent à pas de tortue, d’après la présidente du SCCUQ. «Ce qu’il y a sur la table, c’est très faible», a-t-elle dit, après avoir évoqué le refus de l’UQAM de discuter de la stabilisation des emplois et les propositions salariales qui correspondent aux paramètres gouvernementaux (6,4% sur cinq ans).

«Pendant ce temps, les cadres de l’UQAM s’accordent à chaque année une hausse salariale de 4%, a rapporté Mme Blais. L’UQAM a [aussi] accordé un contrat de gardiennage de 10M$ par année. [Elle] a [en plus] versé 17M$, à partir du fonds de fonctionnement qui sert à financer l’enseignement et la recherche, vers les immobilisations. On est tanné que la priorité de l’UQAM soit les gardiens de sécurité et le béton.»

L’UQÀM a répliqué à cette attaque de Mme Blais en précisant que le comité executif a décidé en août dernier, pour une deuxième année, que les cadres ayant atteint le sommet de l’échelle salariale n’aurait pas droit à une augmentation salariale qui leur est généralement consenti. Près de 65% des cadres sont touchés par cette mesure.

Quant aux conditions de travail des chargés de cours de l’UQÀM, elles doivent être analysés dans leur globalité, a indiqué la porte-parole de l’université, Jenny Desrochers, dans un échange de courriels. «Les analyses peuvent démontrer que certains éléments sont plus avantageux à l’UQÀM, alors que d’autres sont plus favorables aux autres universités», a-t-elle fait savoir, sans préciser les avantages d’enseigner à l’UQÀM.

Mme Desrochers a ajouté que la lenteur des négociations est entre autres attribuables aux nombreuses demandes du SCCUQ. «On [doit] prendre le temps d’en discuter», a-t-elle mentionné.

 

 

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