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Uniformes et formation pour les cochers du Vieux-Montréal

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson / La Presse Canadienne

Alors que le maire Denis Coderre souhaitait l’an passé les interdire de circuler dans les rues du Vieux-Montréal, les cochers devront se plier à de nouvelles réglementations et porter un uniforme, a appris Métro.

Ces mesures seront mises en place par la Société de développement commercial (SDC) du Vieux-Montréal, avec laquelle l’arrondissement de Ville-Marie, dirigé par Denis Coderre, doit approuver mardi soir une convention d’une durée d’un an.

Dans un document destiné aux élus, l’administration évoque «une nécessité de révision en profondeur de l’encadrement de cette industrie, et ce, tant sur l’aspect organisationnel, réglementaire, mobilier que des services offerts actuellement par les intervenants de ces activités».

Dès le début du printemps et le lancement de cette nouvelle saison, la cinquantaine de cochers qui circulent habituellement dans les rues du centre historique porteront de nouveaux uniformes qui seront fournis par la Ville. Plusieurs choix leur seront proposés.

«Il y a 5, 6 hauts différents, autant de bas et les cochers pourront choisir», détaille Mario Lafrance à Métro, directeur de la SDC du Vieux-Montréal, qui a commandé ces produits à une firme indépendante.

Ce dernier se montre ravi de cette initiative. «Ça donnera un certain standing à la profession. Le tourisme à Montréal se porte très bien et il y a des demandes. Les calèches en font partie», reprend-t-il, expliquant également la possibilité de développer à l’avenir des produits dérivés avec l’aide de ces nouveaux uniformes.

«C’est un branding qu’on pourrait exploiter, c’est l’idée», confirme M. Lafrance, qui va bénéficier d’une contribution de 45 000$ de Ville-Marie pour mener à bien ces projets.

Formation pour les cochers
Avant de se remettre en selle, les cochers devront également suivre un programme de formation qui sera donné par l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). «On veut revoir essentiellement l’accueil du public. L’idée, c’est de voir comment entrer en communication avec les gens, comment s’adresser à eux. Ensuite, on va s’améliorer avec le temps», assure M. Lafrance, précisant étudier la possibilité d’autres formations.

«On aimerait développer un volet historique, évoquer l’histoire des bâtiments, des rues et constructions du Vieux-Montréal. On ne veut pas que les cochers deviennent des profs d’histoire, mais ça apporterait un nouvel attrait», reprend le directeur de la SDC.

Alors que ce dernier affirme avoir l’approbation des principaux intéressés qui «ont compris que c’était valorisant pour eux», le propriétaire des Calèches Lucky Luc abonde dans le même sens. «La Ville investit pour nous aider, c’est bien, se réjouit Luc Desparois. Nous, on a aucune opposition, tant qu’on peut garder notre originalité. Améliorer nos connaissances et rafraîchir nos mémoires, c’est toujours l’fun. Les cochers en ont conscience, surtout que ça peut améliorer les pourboires.»

Investissement de 500 000$
Dans le cadre de ce plan de réforme des calèches, d’autres mesures vont également être mises en place d’ici le début de l’été.

Des postes d’embarquement pour les calèches seront notamment installés dans différents lieux stratégiques du centre historique, ainsi que de nouvelles infrastructures temporaires pour garantir «le bien être des chevaux», explique la Ville. Au total, l’administration Coderre avait budgété 500 000$ en décembre 2016 pour revoir cette industrie.

«On est en train de professionnaliser la fonction, explique le maire de Montréal. Je veux même qu’on ait nos propres écuries. Le cheval fait partie de notre patrimoine, mais on doit s’assurer que les choses se fassent correctement et qu’on puisse protéger la santé des chevaux.»

Jugée «improvisée» par Projet Montréal, cette série d’actions ne satisfait pas Valérie Plante, cheffe du parti d’opposition. L’élue de Ville-Marie dénonce «un manque de transparence» et réclame la publication d’un rapport sur la place des chevaux en ville, commandé par l’administration Coderre à l’organisme Cheval Cheval en 2015.

«Il va l’être», promet le maire Denis Coderre, qui précise vouloir préalablement finaliser ce plan de réforme.

En mai dernier, le maire Coderre avait mis en place un moratoire interdisant durant un an les calèches dans sa ville avant de faire marche arrière, forcé par la Cour supérieure saisie par un regroupement de propriétaires d’hippomobiles. Il a par la suite promis une nouvelle politique du cheval pour l’été 2017.

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