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Une ville résiliente «quossa» donne?

Photo: Montage:Steve Côté

Les personnes coincées dans leur voiture durant une nuit complète la semaine dernière ne l’ont peut-être pas remarqué, mais Montréal  fait désormais partie du réseau des 100 villes résilientes de la planète. Elle est d’ailleurs l’hôte de la Rencontre internationale sur les municipalités efficaces, qui s’ouvre mardi. Métro vous explique ce qui se cache derrière ce concept de ville résiliente, qui prend de plus en plus d’importance à l’ère des changements climatiques, mais qui ne se limite pas uniquement à cela.

C’est quoi?
La résilience est la capacité qu’a une personne de rebondir après une épreuve. À l’échelle d’une ville, c’est la capacité de répondre aux sources de stress chroniques (chômage élevé, congestion, violence endémique, etc.) et aux crises aiguës (attentat, tremblement de terre, contamination de l’eau potable, etc.). En 2014, Montréal a obtenu une bourse – qui pourrait atteindre à terme jusqu’à 1M$ – de la Fondation Rockefeller pour créer un Bureau de la résilience et élaborer avec toutes les parties prenantes une stratégie d’adaptation. «Une ville, c’est un peu comme un corps humain où chaque organe doit fonctionner en symbiose avec les autres», résume Mathieu Gillet, le vice-président du développement à l’Association québécoise pour la maitrise de l’énergie. Bref, il faut éviter de fonctionner en silo. La gestion de la tempête de mardi dernier donnera certainement matière à réflexion.

Villes innovantes
En adhérant au Réseau des 100 villes résilientes, Montréal peut s’inspirer des meilleures pratiques dans différents domaines. À Vancouver, dans une optique de diversification des sources d’énergie et de développement durable, 70% du chauffage des 13 000 logements du quartier Falls Creek vient de la chaleur dégagée par les égouts. À San Francisco, la ville veut former d’ici 2018 une équipe de 2 000 volontaires qui interviendraient en cas de tremblement de terre. «Dans une ville résiliente, les maisons produisent de l’énergie, la stockent et la distribuent aux autres en cas de défaillance du réseau. Les quartiers sont construits pour favoriser les déplacements actifs, les déchets sont valorisés sur place pour fabriquer de l’énergie. Bref, c’est une ville qui collabore avec son environnement plutôt que de l’exploiter, et où les habitants sont des éco-citoyens plutôt que de simples consommateurs», affirme M. Gillet.

Et Montréal?
Depuis un an qu’il est en place, le Bureau montréalais de la résilience a déjà consulté et établi une liste de ses champs d’action. Parmi les risques évoqués, il y a notamment la contamination de l’eau potable. Le Bureau a aussi indiqué qu’il voulait développer des stratégies en cas de pannes de courant causées par des phénomènes météo extrêmes. Les accidents liés au transport de marchandises dangereuses, le vieillissement des infrastructures, la congestion et les iniquités sociales font aussi partie des enjeux qui seront abordés, indiquait l’an dernier le Bureau de la résilience. La directrice du Bureau, Louise Bradette doit participer à une table-ronde mardi lors du salon Americana qui se tient au Palais des congrès jusqu’à jeudi. Elle a décliné notre demande d’entrevue. L’été dernier, des spécialistes ont averti la métropole que 23 de ses 26 usines d’eau potable pourraient être fermées en cas de bris majeur d’un des pipelines qui traversent la rivière des Outaouais, à quelques dizaines de kilomètres en amont. La pénurie d’eau qui s’en suivrait pourrait forcer l’évacuation complète de l’île de Montréal, ont souligné ces spécialistes.

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