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Plus de pistolets Taser pour les policiers montréalais

Montréal dépensera près de 683 000$ pour acheter 70 pistolets à impulsion électrique de type Taser d’ici trois ans. Tous les postes de quartier en seront équipés.

Selon les informations obtenues auprès du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), cet achat permettra notamment de faire augmenter le nombre de Tasers dans les postes de quartier (PDQ) de 20 à 50 unités.

«Le fait de pouvoir en ajouter dans tous les PDQ fera en sorte qu’il y en aura dans plus d’auto-patrouilles, qui seront équipées pour répondre aux besoins et aux recommandations des coroners», a déclaré mercredi l’élue responsable de la sécurité publique Anie Samson lors de la réunion du comité exécutif.

Dans le dossier d’enquête sur la mort d’Alain Magloire – abattu par un policier le 3 février 2014 –, un coroner avait souligné que la présence rapide d’un policier muni d’un Taser aurait probablement permis de neutraliser rapidement l’homme en crise et d’éviter ainsi son décès. Des recommandations similaires avaient déjà été faites par le passé.

L’utilisation du Taser à Montréal est en croissance. Les statistiques du SPVM indiquent que le nombre d’utilisations est passé de 34 en 2013, à 61 en 2014 et à 82 en 2015. Par contre, l’utilisation de la décharge électrique sur des individus est moins fréquente. Les policiers du SPVM y ont eu recours dans 33% des cas d’utilisation en 2013, puis 23% en 2014 et 17% en 2015.

«Même en utilisant l’arme en mode démonstration, c’est à dire sans déclencher les sondes électriques, ça a un effet dissuasif important. La personne comprend qu’elle doit coopérer», explique le commandant Marc-André Dorion, responsable du dossier du pistolet au SPVM.

En 2010, la Ville avait tenu une audience publique sur l’arme controversée. Les intervenants avaient alors souligné que le déploiement du Taser ne devait pas se substituer à une meilleure formation des policiers face aux personnes intoxiquées ou souffrant de problèmes de santé mentale, qui représentaient alors 78% des personnes contre qui le Taser avait été utilisé.

La Commission s’était aussi penchée sur deux cas de citoyens morts après avoir reçu respectivement 5 et 6 décharges électriques de 50 000 volts pour des durées totales de 30 et 43 secondes. Les enquêtes ont montré que ces deux individus ne représentaient alors aucun risque pour la sécurité publique.

«Ce genre de cas avait révélé les lacunes dans l’encadrement de l’utilisation du Taser. Ce n’est que récemment que le fabricant a spécifié qu’il ne fallait pas dépasser trois impulsions électriques de 5 secondes chacune», mentionne Rémi Boivin, professeur à l’école de criminologie de l’Université de Montréal.

Ce dernier ajoute que la polémique au sujet de l’arme a diminué quand il a été démontré qu’elle pouvait être efficace pour remplacer l’utilisation d’une arme à feu. «Ceci dit, les groupes opposés aux armes à impulsion électrique ont raison de rester vigilants, car il ne faudrait pas que le Taser se substitue à l’utilisation d’autres techniques, comme la communication ou les contrôles physiques légers», dit-il.

 

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