Travaux record à Montréal en 2016
La Ville de Montréal a effectué en 2016 un nombre record de travaux sur ses réseaux d’eau et de routes. Toutefois, la cadence ne ralentira pas avant plusieurs années.
Selon les données présentées mercredi, la Ville a dépensé 581M$ dans des chantiers d’infrastructures, soit 30% de plus qu’en 2015. Elle a en outre atteint un taux de réalisation de 110% par rapport à ses projections, alors que les cinq années précédentes, ce pourcentage tournait en moyenne autour de 60%.
«Bien que 2015 était une année record, les chiffres de 2016 sont encore plus impressionnants», a mentionné mercredi Lionel Perez, l’élu responsable des infrastructures. Ce dernier a souligné les efforts consentis sur la coordination, l’augmentation des plages de travail, les pénalités et les bonis de performance, ainsi que de nouvelles clauses d’expérience dans les appels d’offres.
Les prix de ces travaux d’infrastructure, qui étaient artificiellement gonflés par la corruption durant l’ère de Gérald Tremblay, ont continué de baisser, a fait savoir M. Perez. En 2015, les chantiers réalisés avaient coûté en moyenne 9% de moins que les estimations initiales des fonctionnaires. En 2016, la diminution a été d’environ 5%.
Du côté du réseau d’eau, les principaux objectifs ont été atteints à un coût inférieur de 20M$, s’est félicitée Chantal Rouleau, l’élue responsable de l’eau à la Ville. Un seul projet d’envergure a pris du retard, celui de la construction de l’énorme bassin de rétention Rockfield à Lachine.
L’opposition officielle souligne la nécessité d’effectuer un rattrapage dans la réparation des infrastructures. Elle note toutefois plusieurs lacunes dans l’exécution. «Les résultats de la Ville ont notamment été obtenus au détriment des piétons [seulement 60% des intersections planifiées pour 2016 ont finalement été sécurisées]», a souligné l’élu de Projet Montréal, Sylvain Ouellet.
Ce dernier en a profité pour rappeler que plusieurs chantier avaient dû être stoppés, car étant mal réalisés, et que plusieurs rues ont été reconstruites à l’identique sans inclure des améliorations telles que des pistes cyclables ou la plantation d’arbres.
Avis aux automobilistes, si le centre-ville sera épargné cet été par les travaux pour cause de festivités du 375e, les cônes orange ne sont pas près de disparaître, bien au contraire. «Pour maintenir nos 4000km de rues en état, il faut en refaire 4% par année, soit environ 155km par an», a résumé M. Perez. Avec 198 km de refaits en 2016, ce n’est que la première année qu’une administration municipale montréalaise dépasse la cible.
Qui dit vrai?
-L’administration Coderre se félicite d’avoir dépassé de 9,5% sa cible de réalisation en 2016
-Projet Montréal dénonce la méthode de calcul basée sur les sommes dépensées plutôt que les chantier réalisés
-Si l’on calcule les réalisation de la Ville en kilomètres, on voit que les cibles ont été dépassées mais de seulement 3%
-À vous de voir si le verre est à moitié vide ou à moitié plein