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Plusieurs embuches avant la légalisation du cannabis

Photo: Collaboration spéciale

L’activiste Dana Larsen, qui est de passage ce soir  à Montréal, pour distribuer des graines de marijuana ne croit pas que la légalisation se concrétisera dans les délais prévus. Il y a pourtant urgence d’agir, selon lui.

Le gouvernement Trudeau devrait déposer d’ici deux semaines son projet de loi légalisant la marijuana, selon le réseau CBC, qui cite des sources prévoyant une entrée en vigueur de la nouvelle législation pour juillet 2018. Le fondateur du magazine Cannabis Culture et propriétaire de deux dispensaires à Vancouver n’est pas de cet avis.

«Oui, le gouvernement fédéral aura une nouvelle règlementation, mais ce sont les provinces qui devront l’appliquer et je ne vois pas beaucoup de politiciens provinciaux pressés de notamment créer des réseaux de distribution», souligne M. Larsen.

Autre problème en vue: la production qui est actuellement règlementée par le gouvernement fédéral. «Actuellement, il y a seulement 36 producteurs autorisés et c’est juste assez pour le cannabis médical. Ça en prendra plusieurs centaines de plus pour le cannabis récréatif», affirme Dana Larsen.

Il faudra ensuite prévoir une règlementation municipale pas trop contraignante pour les boutiques. «Actuellement, Vancouver est en train de mettre en place des permis pour les dispensaires de cannabis médical, mais de façon trop restrictive, mentionne l’activiste. On interdit toute installation à moins de 300 mètres d’une école ou d’un centre communautaire, soit le double de ce qui est prévu pour les bars et le permis est de 30 000$ par boutique, deux fois plus que la Pacific National Exhibition [l’équivalent de La Ronde].»

Il y a finalement toute une culture à changer au sujet du cannabis. «C’est pour cette raison qu’encore une fois cette année je parcours le Canada pour distribuer des semences. J’en ai distribué 2,5 millions l’année dernière en souhaitant que les gens les plantent partout dans les villes et qu’on cesse d’en avoir peur», lance l’activiste canadien qui milite depuis 25 ans.

Il souligne d’ailleurs que le cannabis fort en CBD est un antidouleur qui pourrait avantageusement remplacer certains opioïdes, tels que le Fentanyl, sans avoir les mêmes effets secondaires néfastes. Selon une étude publiée dans l’American medical association en 2014, dans les États américains autorisant le cannabis médical, le taux de morts par overdose aux opioïdes était de 25% inférieur. En chiffres bruts, cela équivaut à 1729 vies sauvées, mentionnent les auteurs de l’étude.

Ceci dit, le cannabis n’a pas que des vertus. Selon d’autres études publiées récemment, le fait de fumer du cannabis multipliait par 4,6 les risques de complications cardiaques et induisait des risques plus élevés d’accident d’auto.

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