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Formule E : les résidants ne décolèrent pas

Photo: Mario Beauregard / Métro

La conclusion du premier Grand Prix de Formule électrique de Montréal ce week-end ne signifie pas la fin des désagréments pour les résidants du secteur.

La majorité des citoyens rencontrés hier avaient hâte que la vie normale reprenne son cours à l’emplacement du circuit, formé autour des rues René-Lévesque, Papineau, Saint-Antoine, Viger et Berri.

«Le bruit des formules E est moins pire que celui des rouleaux compresseurs, des marteaux piqueurs et des camions qui s’active depuis trois mois, souvent la nuit, a jugé Roxanne Ducharme, qui habite dans une coopérative de logement sur le boulevard René-Lévesque, à l’angle de la rue Champlain.

«J’ai décidé de déménager, de quitter Montréal [en septembre]. Avec les travaux et la circulation, la Formule E est la goutte qui a fait déborder le vase. La seule chose qui me déçoit, c’est que je ne pourrai pas voter contre Denis Coderre à l’automne», a blagué celle qui s’estime dérangée depuis le mois de mai, moment où le repavage du boulevard René-Lévesque a commencé.

Carole Denis, présidente de la coopérative du Val Perché sur la rue Montcalm, se désolait de voir les spectateurs à la recherche de leurs places circuler sur son terrain plutôt que sur le trottoir, entravé par des clôtures de sécurité.

«On travaille fort pour entretenir notre terrain, nos plantes, nos fleurs. C’est précieux pour nous. On travaille pour faire quelque chose de beau. En trois jours, on va scrapper tout ça?» se questionnait la dame de 63 ans.

«Je ne suis pas contre l’événement, a-t-elle spécifié. Mais c’est un événement pour les touristes, qui fait fi des résidants. Nous n’avons pas été consultés, nous n’avons pas été informés.»

«On est peut-être 1000 ou 1400 résidants touchés. Eh bien, j’espère que ces 1 400 personnes vont voter du bon bord aux prochaines élections.» – Carole Denis, résidante de la coopérative Val Perché.

Son de cloche semblable du côté Thierry Alexandre Zambo, qui réside dans la même coopérative.

«Les spectateurs ne savent pas où aller. Il n’y a pas de signalisation, les gens sont laissés à eux-mêmes sur le site. Foncièrement, personne n’est contre la Formule E ou l’électrification des transports. On en a contre la façon dont on nous traite.»

«Dans les semaines qui ont précédé la course, on a voulu être des citoyens constructifs et coopérants, a jugé M. Zambo, qui pouvait voir la course depuis son salon. On a posé des questions constructives, mais on a eu une fin de non-recevoir de l’administration municipale, qui a diffusé des informations non exactes, parfois fausses.»

Par ailleurs, des commerçants du secteur ont confié dimanche à plusieurs médias avoir observé une baisse d’achalandage.

Ce ne sont toutefois pas tous les citoyens interrogés par Métro qui étaient mécontents du déroulement des opérations.

«On aime ça, il n’y a pas que des aspects négatifs, a jugé Francine, qui était ravie de pouvoir assister au Grand Prix avec son conjoint à proximité de son domicile de la rue Saint-Christophe. Montréal va rayonner. Il y a du monde qui chiale tout le temps… On nous a prévenus longtemps à l’avance et on a reçu des billets gratuits.»

En entrevue à Radio-Canada, le maire Denis Coderre a ouvert la porte à certaines améliorations, tout en qualifiant l’événement de succès.

«Il va y avoir des améliorations, tout est perfectible, mais je crois que les gens sont contents, et la Formule E est là pour rester», a-t-il affirmé.

«Il y a un certain dérangement et c’est normal quand il y a un changement de ce genre.»

Lent retour à la normale
Le démontage du circuit s’est amorcé à la fin de l’événement et se poursuivra jusqu’au mercredi 9 août. La majorité des opérations se dérouleront de nuit.

Selon Anik de Repentigny, relationniste à la Ville de Montréal, «[l]e démontage se fait principalement de nuit pour atténuer les impacts sur la circulation et éviter les fermetures complètes de jour. C’est aussi une question d’efficacité. Il est plus long et plus difficile pour les équipes de démontage de travailler pendant le jour en raison de la circulation et de la présence de piétons, entre autres.»

Les axes principaux seront rouverts à la circulation lundi.

Du côté de la Société de transport de Montréal (STM), on estime que le service normal devrait reprendre d’ici le 10 août. Une quinzaine de lignes d’autobus ont été touchées par les perturbations.

La STM, qui avait rendu ses services gratuits pour la fin de semaine, considère que le week-end s’est bien déroulé sur son réseau.

« [T]out a bien été dans l’ensemble et (…) l’offre de service était adéquate par rapport à la demande», a indiqué Isabelle Tremblay, porte-parole.

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