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Projet Montréal dénonce «les souches de la honte»

Photo: Josie Desmarais / Métro

Projet Montréal reproche à l’administration des dépenses jugées excessives pour mettre en place dans le parc du Mont-Royal des souches de granit qui ont coûté plus de 3M$ et qui viennent de voir le jour.

«Ce sont les souches de la honte», a déploré Valérie Plante, chef de l’opposition officielle, devant un des 70 blocs de granit, créés dans le cadre du projet artistique intitulé Escales découvertes.

En réalisant une ironique inauguration de ces souches mardi, la conseillère de Ville-Marie a reproché une mauvaise gestion des fonds publics de la part du maire Denis Coderre. «Ces projets sont dispendieux et désincarnés, a-t-elle expliqué. L’argent des Montréalais est précieux, il faut savoir bien le dépenser. Si le porte-feuille des Montréalais est illimité, on aurait une autre discussion.»

D’un coût total d’environ 8,2M$, ce projet comprend plusieurs aspects, dont la mise en place, depuis quelques jours, de ces souches placées dans différents endroits du mont Royal. Ces souches ont quant à elles coûté près de 3,4M$, soit plus de 48 000$ par réalisation. Une somme que l’administration municipale aurait pu utiliser pour combattre l’agrile du frêne, a indiqué Projet Montréal.

«Les gens ne viennent pas pour des souches de granit mais pour se balader dans un site enchanteur.» – Valérie Plante, chef de Projet Montréal

L’opposition s’est engagée, en cas de victoire électorale le 5 novembre prochain, à planter 30 000 arbres sur le mont Royal, alors que 27 000 frênes sont menacés. «Il y a une crise qui n’est pas prise suffisamment au sérieux, a détaillé Mme Plante, disant craindre de retrouver une montagne «dégarnie comme dans les années 1950.»

«On a gagné la bataille»
Jugeant cette sortie «démagogue», l’administration municipale a soutenu ce projet «emballant qui offre des points d’observation inédits sur le mont Royal».

«On peut s’attaquer à la fois efficacement à l’agrile du frêne et mettre en avant le mont Royal.» – Réal Ménard, responsable des espaces verts et des grands parcs au sein de la Ville

Évoquant l’ambition de la Ville de planter jusqu’à 300 000 arbres sur le territoire montréalais d’ici 2025, le maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a rejeté les accusations de l’opposition. «On est passé, depuis 2013, de 3M$ à 23M$ d’investissement pour la foresterie urbaine, a-t-il clamé. On a gagné la bataille, même s’il reste du travail. Mais on a évité l’hécatombe.»

Finalisation du projet en 2018
Adopté en mai 2016 par le conseil municipal, Escales Découvertes comprend actuellement trois volets. Au total, 70 bancs de granit, aux allures de souches d’arbre, ont été créés dans 25 endroits différents du mont Royal. Ceux-ci comprennent des inscriptions en bronze «pour donner un indice sur le patrimoine paysager», explique Peter Soland, l’architecte en charge de ce projet.

Une dizaine de «haltes», sorte de petits belvédères, ont également été installés, à la fois dans le parc du Mont-Royal, ainsi que derrière l’oratoire Saint-Joseph et l’Université de Montréal. Quelques éléments vont encore voir les jours d’ici l’année prochaine dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges.

«Les gens pourront s’arrêter, le temps d’une pause, afin de profiter de ce qu’ils ont sous les yeux. Un court poème, composé en fonction du site, a également été inscrit», reprend Peter Soland, qui a également participé à la conception d’une douzaine de cartes tridimensionnelle, notamment au niveau du pavillon du lac aux Castors et de l’oratoire Saint-Joseph.

Un dernier volet, destiné à «relier trois différents sommets de la montagne», devrait quant à lui être mis en place en 2018.

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