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Ottawa investit 600 000$ pour contrer l’exploitation sexuelle des femmes

Photo: Josie Desmarais/Métro

Trois organismes de la grande région de Montréal se sépareront une enveloppe de près de 600 000$ pour les aider à contrer la violence sexuelle faite aux femmes. Le grand enjeu: la concertation des différents acteurs.

«C’est essentiellement un projet de mobilisation. Il y a beaucoup d’acteurs qui sont touchés par cet enjeu, alors on veut voir comment on peut mieux travailler ensemble pour éviter que les filles tombent dans des trous», résume Lilia Goldfarb, la directrice des programmes au Y des femmes de Montréal, un des trois organismes qui recevra du financement, avec Action jeunesse de l’Ouest-de-l’Île et Justice alternative du Suroît.

«Le but de ce projet est de développer des stratégies intersectorielles à Montréal et en Montérégie», ajoute la ministre de la Condition féminine, Maryam Monsef.

Selon Mme Goldfarb, les différents secteurs ne se concertent pas assez. «Les écoles ne parlent pas nécessairement avec la police ou d’autres institutions», illustre-t-elle. Les femmes vont parfois chercher de l’aide dans plusieurs organismes, mais ceux-ci ne partagent pas nécessairement les informations. «Il faut trouver des façons de signaler un problème tout en respectant la confidentialité.», indique-t-elle.

Le professeur à l’École de service social de l’Université Laval, Michel Dorais, croit que «la concertation c’est décisif» dans la lutte contre l’exploitation sexuelle. «Les policiers, les écoles, les chercheurs, les organismes, etc. ont chacun seulement un petit bout de l’information», dit-il.

Il prend l’exemple de la région de Québec où, selon lui, les choses se sont améliorées grâce à un travail en commun qui a suivi «le choc» de l’opération scorpion, une vaste opération policière qui a mené au démantèlement d’un réseau de prostitution juvénile en 2002. «Tout le monde ensemble s’est dit qu’on allait tout faire pour ne plus que ça arrive, relate-t-il. Ça a été très décisif.»

M. Dorais ajoute toutefois qu’aujourd’hui, «on ne peut plus travailler que par région» à cause de la grande mobilité des réseaux. «Il faut avoir plus d’imagination que les gangs criminalisées, croit-il. Mais surtout, une volonté collective d’enrayer le problème.»

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