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Près de 50 classes installées dans des bâtiments préfabriqués

Photo: Mario Beauregard/Métro

Faute d’espace, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) doit encore cette année se tourner vers des unités préfabriquées pour héberger 49 classes.

«Est-ce que c’est une situation idéale? Non, mais c’est nécessaire. On ne peut quand même pas mettre les enfants sur le toit», soutient la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon.

Ce sont donc près de 1000 élèves qui passeront leur année scolaire dans une annexe en préfabriqué sur le terrain de leur école. Une solution qui n’est pas idéale non plus pour les professeurs, même s’ils encaissent le coup, affirme l’Alliance des professeurs et professeures de Montréal. «Ça ajoute du stress, car la promiscuité augmente le niveau de bruit, indique la présidente de l’Alliance, Catherine Renaud. Il y a plus de risque d’y avoir des problèmes de comportement à régler dans un espace plus restreint.» Selon elle, cela ne rend pas ces postes attrayants pour les jeunes enseignants.

«L’idéal serait d’avoir des agrandissements, des constructions, de partager des locaux avec nos collègues de la commission scolaire anglophone ou de pouvoir acquérir des terrains», juge Mme Harel Bourdon, qui indique que c’est la huitième année où sa commission scolaire fait des demandes d’agrandissement et de construction à Québec. 

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Les unités préfabriquées sont une solution «d’attente», qui l’est de moins en moins. À l’école Saint-Jean-de-Matha, dans le Sud-Ouest, cela fait 15 ans que 2 classes sont dans une annexe préfabriquée. «On vient d’avoir en juin dernier la confirmation de la construction d’un gymnase. Ce dossier est en attente depuis plus de sept ans. Ça va nous permettre d’aménager des locaux et de libérer enfin les unités préfabriquées», assure Mme Harel Bourdon. Toutefois, la construction doit être terminée seulement en 2020, soit 18 ans après l’installation de l’annexe.

Du côté du ministère, on nous indique que le recours aux unités préfabriquées est «sous la responsabilité des commissions scolaires» et que ce sont elles qui doivent établir des priorités dans leurs demandes d’agrandissement ou de construction. «Un projet d’agrandissement ou de construction au primaire est admissible à une allocation lorsque le secteur en question de la commission scolaire connaît une forte croissance de son effectif scolaire», indique-t-on, en précisant que la commission scolaire doit démontrer «qu’il est impossible d’accueillir les élèves supplémentaires dans l’ensemble des bâtiments situés dans un rayon de 20 km de l’école qui manque d’espace». Des exceptions s’appliquent dans les villes, et les unités modulaires ne sont pas prises en compte dans la capacité d’accueil des écoles.

Catherine Renaud espère que le ministère «va développer un plan pour plusieurs années». Les demandes de Métro auprès du ministre pour savoir si un plan particulier était prévu sont restées sans réponse.

À l’école des Nations, dans Côte-des-Neiges, une unité de trois classes est louée depuis l’an 2000 et une autre de trois classes a été installée en 2013-2014. «Depuis quelques mois, je lance un signal d’alarme, dit la présidente de la CSDM. On a de moins en moins de solutions. On a repris une soixantaine de locaux de spécialistes pour des classes à cette rentrée-ci. Pour la rentrée 2018, il y a un défi majeur.»

Pourrait-on ramener tous ces élèves entre de vrais murs à court ou à moyen terme? Catherine Harel Bourdon juge que d’ici 5 ans, certaines de 11 écoles qui louent des unités le feront encore. «On a déjà une augmentation prévue de 1000 élèves par année, et ça n’inclut pas les nouveaux arrivants et les réfugiés. Cette année, selon les derniers chiffres des écoles, c’est même plus autour de 1250», souligne-t-elle.

Si l’école Baril a été reconstruite, puis ouverte la semaine dernière, les locaux que les élèves occupaient à l’école Louis-Riel sont déjà remplis par les adultes du Centre Tétraultville, dont les locaux accueillent les élèves de l’école primaire Saint-François-d’Assise, actuellement en rénovation.

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