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Denis Coderre a «de sérieux problèmes» avec la loi sur la neutralité religieuse

Photo: Josie Desmarais

Alors que le projet de loi 62 du gouvernement Couillard sur la neutralité religieuse a été adopté mercredi par l’Assemblée nationale, Denis Coderre a réitéré son «inconfort» sur le texte de loi.

Ce projet de loi, qui vise principalement les services publics, mais également les transports en commun, imposerait aux membres du personnel d’exercer leurs fonctions à visage découvert. Les personnes souhaitant bénéficier de ces services devront eux-aussi avoir le visage découvert.

«Donner des services à visage découvert, on a toujours été pour, a rappelé le maire sortant lors d’une séance du comité exécutif, avant de nuancer ses propos. On a toujours dit que c’était à la Ville de choisir ses propres employés, c’est pas à Québec de décider comment ils vont s’habiller.»

Après avoir déjà critiqué ouvertement ce projet de loi à la mi-août, l’ancien député libéral à une nouvelle fois affiché son «inconfort très net» concernant «les services reçus». Ce dernier a trouvé «inacceptable» que «des chauffeurs d’autobus ou des libraires» puissent refuser de servir «une dame [qui] aurait le visage couvert.»

«Va falloir qu’on nous explique dans les faits comment on va être en mesure d’appliquer cette loi-là. On a de sérieux problèmes.» – Denis Coderre

Évoquant l’entente «Réflexe Montréal», le maire de Montréal a interpellé la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, à l’origine de ce projet de loi. «Je ne pense pas qu’il y a ait beaucoup de femmes voilées dans plusieurs municipalités, sauf dans des régions comme la région métropolitaine, a-t-il indiqué. Je pense qu’il va être important que la ministre m’explique comment elle va faire ça. Nous, on a beaucoup de problèmes avec ça.»

Si elle se dit «en accord avec le principe», Valérie Plante, chef de Projet Montréal et candidate à la mairie de Montréal, a elle aussi fait part de ses doutes. «Il faut vraiment s’assurer que le cadre réglementaire est cohérent avec les réalités de Montréal, a-t-elle affirmé. J’interpelle le gouvernement du Québec à venir sur le terrain pour voir ce que ça veut dire concrètement. C’est au niveau de l’application qu’il faut se positionner.»

Mardi, l’homme d’affaires Mitch Garber avait quant à lui qualifié ce projet de loi de «raciste». «Moi, j’aime la transparence, avait-il affirmé durant une mêlée de presse. Si c’est une loi contre les femmes musulmanes, contre le fait qu’elles couvrent leur face, dis-le et appelle-le comme il faut. Je suis contre les façons indirectes de faire des choses qui devraient être faites de façon plus transparente et directe.»

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