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Forte hausse des élèves en classe d’accueil

Des étudiants pour le cours de francisation lisent des histoires à des élèves du primaire. Photo: Isabelle Bergeron

Les trois commissions scolaires francophones de l’île de Montréal comptent 2221 élèves de plus en classes d’accueil cette année que l’an dernier. Si le nombre de groupes a aussi augmenté, cela ne s’est pas fait au même rythme puisqu’il y a désormais près de deux élèves de plus en moyenne dans chaque classe.

En un an, l’île de Montréal a ainsi subi une hausse de près de 40% du nombre d’élèves en classe de francisation pour nouveaux arrivants, passant de 5558 à 7779. Toutefois, les trois commissions scolaires n’ont créé que 90 classes de plus, faisant passer le ratio moyen d’élèves par classe de 13,72 à 15,72. Au préscolaire et au primaire, le maximum d’élèves par classe est respectivement de 16 et de 17.

À l’école Saint-Noël-Chabanel, dans le quartier Saint-Michel, on a ouvert sept classes d’accueil depuis la rentrée, dont une cette semaine. Il y a 13 groupes, tous au maximum de la capacité. «Les maximums devraient être exceptionnels. Ces enfants ne sont pas tous au même niveau académique, alors c’est presque un enseignement personnalisé. L’ajout de trois élèves en classe d’accueil est pratiquement comme en ajouter six dans un groupe régulier», estime Nathalie Morel, la vice-présidente de la Fédération autonome de l’Enseignement (FAE), le syndicat qui représente les enseignants des trois commissions scolaires de l’île.

Elle ajoute que cette pratique incite à intégrer trop rapidement des élèves dans le cheminement régulier, pour faire de la place aux nouveaux arrivants. «On se fie beaucoup sur le français oral. Si l’enfant baragouine quelques mots, on va l’intégrer au régulier et lui offrir du soutien linguistique. Il faut valoriser les classes d’accueil et faire en sorte que les enfants restent minimalement deux ans», soutient-elle.

La directrice de l’école Saint-Noël-Chabanel, Maryse Maheux-Dion indique qu’il y a «une surcharge de travail évidente». Mais malgré l’ouverture quasi hebdomadaire de nouveaux groupes, elle juge que la situation est bien prise en main. «On a une capacité de 1600 élèves. C’est certain que la Commission scolaire de Montréal (CSDM), sachant que j’ai des locaux libres, dirige les classes d’accueil vers Saint-Noël-Chabanel. Les enfants, on les accueille avec plaisir, c’est une vraie richesse», dit-elle.

Partout sur l’île, et même à Laval, en moindre mesure, le nombre d’élèves en accueil a augmenté. À la Commission scolaire de la Pointe-de-l’île (CSPI), c’est une hausse de 58%, soit 380 enfants. La Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) est passée de 2 417 à 3 286 élèves en accueil, soit 36% d’augmentation.

À la CSDM, 972 élèves de plus que l’an dernier sont inscrits en accueil, soit une hausse de 39%. Une augmentation difficile à dissocier de la vague d’immigration qu’a connue le Québec. Depuis le 1er juillet, on a inscrit 543 demandeurs d’asile. Cela est équivalent à plus de la moitié de l’augmentation du nombre d’élèves en classe d’accueil. «On prend le temps aussi de bien accueillir les parents aussi. J’ai fait appel à des Haïtiens qui peuvent s’adresser aux parents en Créole», illustre Mme Maheux-Dion qui relate que les parents américains étaient par exemple surpris d’avoir à payer un montant supplémentaire pour le dîner des enfants.

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Défi de recrutement?
Actuellement, le recrutement de personnel est un défi à Montréal. «La rentrée 2017-2018 a représenté un défi, non seulement pour les classes d’accueil, mais pour l’ensemble de la formation générale des jeunes», explique le responsable des relations de presse à la CSDM, Alain Perron. Du côté de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, on indique que cinq classes doivent être ajoutées prochainement, mais qu’on est «toujours à la recherche d’enseignants dans ce champ d’enseignement».

Si ces difficultés peuvent en partie expliquer que le nombre de groupes ne suit pas la hausse d’élèves, Mme Maheux-Dion, ne fait état d’aucun retard dans le recrutement à son école. La classe ouverte en début de semaine a été prise en charge jusqu’à la fin de l’année scolaire par un enseignant hier. À la CSPI, on nous indique que tous les postes en accueil ont été comblés.

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