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Opioïdes: 3,1M$ dorment à Québec, clament des organismes

À l'intérieur du SIS de l'organisme Cactus. Photo: Mario Beauregard/Métro

Dopamine et Cactus Montréal, des organismes œuvrant auprès des utilisateurs de drogues injectables (UDI), exigent que Québec investisse rapidement les 3,1M$ reçus du fédéral pour lutter contre la crise des opioïdes.

Cette part du Programme sur l’usage et les dépendances aux substances (PUDS) du gouvernement fédéral «dort dans les coffres du ministère de la Santé» depuis près de six mois, selon la députée péquiste Carole Poirier, qui faisait cette sortie médiatique avec les organismes lundi. «Il n’y a pas d’appel de proposition. On avait prévu que ça devait se faire au mois d’août et encore aujourd’hui, on ne voit pas la couleur de cet argent», déplore-t-elle.

Il y a environ un mois, plusieurs organismes, dont Dopamine et Cactus Montréal, avaient réclamé davantage de fonds de la part du gouvernement, mais depuis, ceux-ci n’ont eu aucune discussion avec la ministre de la Santé publique Lucie Charlebois. Son cabinet a indiqué à Métro lundi que la stratégie provinciale de lutte aux opioïdes est «en voie d’être finalisée» et que les sommes du fédéral «seront investies en cohérence avec les différentes actions du gouvernement en matière de dépendance».

«Nous manquons cruellement de ressources, a insisté Martin Pagé de l’organisme Dopamine. Sans fonds supplémentaires, au 31 mars, il y a des projets qui devront s’arrêter, comme le projet de prévention Dopalliés.» Ce programme d’information et de sensibilisation par les pairs vise une consommation plus sécuritaire de la part des utilisateurs de drogues injectables (UDI).

La directrice-générale de Cactus Montréal, Sandhia Vadlamudy, estime inconcevable qu’au moment où la consommation d’opioïdes augmente, le financement gouvernemental «s’effrite». «On ne comprend pas. Le 3,1M$ peut sembler peu d’argent, mais pour nous ce sont des services directs à des personnes qui en ont besoin. À Cactus, c’est plus de 200 personnes par jour qu’on rejoint», a-t-elle souligné, rappelant qu’Urgences-Santé a dénombré 60 surdoses sévères depuis le mois d’août seulement.

Faute de financement, deux programmes de son organisme sont en danger, dit-elle. «Un qui vise les jeunes en difficulté et qui rejoint plusieurs milliers de jeunes qui ont souvent la rue comme milieu de vie. L’autre programme s’adresse aux personnes trans qui sont bien éloignées du réseau de la santé», a-t-elle spécifié, ajoutant qu’elle aimerait également que le site d’injection supervisé puisse être ouvert un plus grand nombre d’heures chaque jour.

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