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Verdict au procès Djermane et Jamali

Photo: Archives TC Media
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Au terme de leur procès, deux ex-étudiants du Collège de Maisonneuve de Montréal ont été déclarés non coupables, mardi, des chefs d’accusation de crimes terroristes qui pesaient contre eux. El Mahdi Jamali a toutefois été reconnu coupable d’un chef d’accusation réduit de possession d’une matière explosive, alors que Sabrine Djermane a été acquittée sur toute la ligne.

Le jeune couple devait être libéré au cours de la journée, comme l’a ordonné le juge Marc David de la Cour supérieure après que le verdict fut tombé.

Ils avaient plaidé non coupable aux chefs d’accusations d’avoir tenté de quitter le Canada en vue de commettre un acte terroriste à l’étranger, de possession d’une substance explosive dans un dessein dangereux et d’avoir commis un acte au profit ou sous la direction d’un groupe terroriste.

Sabrine Djermane, âgée de 21 ans, a été acquittée de ces trois chefs.

El Mahdi Jamali, âgé de 20 ans, a été reconnu coupable sur un chef seulement. Il s’agit toutefois d’une accusation moindre, soit de possession d’explosif sans excuse légitime — et non pas dans un dessein dangereux — une possibilité qui avait été offerte aux jurés par le juge David qui présidait le procès.

La poursuite alléguait qu’ils voulaient quitter le Canada pour joindre les rangs de Daech (le groupe armé État islamique) et qu’ils avaient réuni les ingrédients nécessaires pour fabriquer une bombe.

Le jury de 11 personnes a rendu ses verdicts peu avant midi mardi, lors sa cinquième journée de délibérations. Il n’a manifestement pas été convaincu hors de tout doute par la preuve offerte par la poursuite et a conclu que les deux jeunes gens n’étaient pas des terroristes.

Interrogé à savoir comment ils ont réagi à l’annonce du verdict, l’avocat de Sabrine Djermane, Charles Benmouyal, a résumé ainsi: «Des larmes. Des larmes. Il n’y a pas eu beaucoup de mots. Pour l’instant, c’est essentiellement l’émotion qui prend le dessus».

C’est le plus beau des scénarios pour Sabrine Djermane, a-t-il ajouté. Il a toutefois précisé que son incarcération depuis plus de deux ans et demi est «une épreuve qui va laisser des traces» pour elle.

L’avocat de El Mahdi Jamali, Tiago Murias, a déclaré: «Je suis content, très satisfait du verdict du jury. On ne peut pas espérer mieux».

Selon lui, le jury a eu un doute au moins en ce qui a trait à leurs intentions: il y a une différence entre la curiosité intellectuelle et passer aux actes, a-t-il fait valoir.

De son côté, la Couronne dit respecter le verdict.

«On va évidemment revoir les directives au jury et étudier les possibilités d’aller en appel», a toutefois ajouté Me Lyne Décarie.

Les deux jeunes avaient été arrêtés le 14 avril 2015 par la Gendarmerie royale du Canada. Ils étaient en détention depuis cette date.

Le procès avait débuté le 12 septembre à Montréal. Ils n’ont pas témoigné, pas plus qu’ils n’ont fait entendre de témoins.

Il y a toujours des procédures pendantes contre eux. Des dossiers avaient été ouverts avant le dépôt des accusations de terrorisme et ils avaient convenu à ce moment de respecter certaines conditions. Il s’agissait alors d’une procédure préventive, utilisée lorsque des policiers ont des motifs de craindre la possibilité d’une infraction terroriste.

Ils devront retourner en Cour à ce sujet, mais, dans l’intervalle, ils sont soumis à une liste de conditions, notamment de ne pas utiliser les réseaux sociaux, de ne pas quitter le Québec, de ne pas demander de passeports, d’aller se rapporter toutes les semaines à un poste de police, de ne pas fréquenter la mosquée Assahaba, à Montréal, et d’habiter chez leurs parents.

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