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Une consultation publique sur l’avenir du parc Jean-Drapeau

La plage du parc Jean-Drapeau Photo: Société du parc Jean-Drapeau

La Ville de Montréal lancera au printemps une consultation publique pour décider de l’avenir du parc Jean-Drapeau.

En place depuis 1993 et jamais modifié depuis, le plan directeur de ce parc pourrait être complètement révisé à l’issue de ces consultations, qui débuteront en avril, a expliqué jeudi l’administration municipale. Celles-ci seront menées par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) qui remettra par la suite une série de recommandations.

«Ce plan directeur doit absolument s’imprégner et se nourrir de la volonté des Montréalais», a indiqué la mairesse, Valérie Plante.

Alors chef de l’opposition, Mme Plante s’était montrée très critique contre les projets menés par la précédente administration, notamment en ce qui concerne la création d’un amphithéâtre extérieur de 65 000 places sur l’île Sainte-Hélène.

«On martelait qu’on doit consulter la population [avant de prendre de telles décisions] pour savoir comment tous ces aménagements actuels et futurs s’inscrivent dans le souhait des Montréalais. Qu’est-ce qu’ils veulent de leur parc? C’est vraiment ça», a précisé la mairesse.

«M. Coderre a pesé de tout son poids dans ce qu’il voulait, a quant à lui ajouté Luc Ferrandez, le responsable des grands parcs au sein de la Ville. Lors de l’élection et avant, beaucoup de Montréalais ont signalé un déséquilibre entre l’aspect événementiel et les aspects de protection de la nature et d’accès à l’eau.»

L’ancien maire Denis Coderre avait lui aussi promis, en août 2017, une telle consultation publique pour réfléchir aux aménagements à réaliser au cours des dix prochaines années. Projet Montréal avait alors dénoncé une «blague», en reprochant aux élus au pouvoir d’avoir déjà pris d’importantes décisions sans se soucier de l’avis des citoyens.

Cette nouvelle direction du parc Jean-Drapeau sera en tout cas menée sans l’ex-dragonne Danièle Henkel. Après trois années à la tête du conseil d’administration de la Société du parc Jean-Drapeau, la femme d’affaires a décidé de quitter son poste.

Evenko n’aura pas l’exclusivité
Le promoteur evenko n’aura pas l’exclusivité de l’utilisation de ce nouvel amphithéâtre, a également fait savoir Luc Ferrandez. Ce dernier a expliqué avoir consulté «les ententes confidentielles» conclues entre la ville et le promoteur. Son parti avait notamment accusé l’équipe de Denis Coderre d’avoir offert un cadeau à evenko avec la construction d’un tel espace culturel.

Néanmoins, l’élu n’a pas caché son scepticisme. Les contraintes techniques, liées à l’organisation d’un spectacle dans le futur amphithéâtre, «ça ne peut être opéré que par un nombre très réduit de promoteurs, a-t-il confié. Cette inquiétude-là n’a pas disparu.»

Par ailleurs, l’administration Plante a promis de rouvrir le dialogue avec la municipalité de Saint-Lambert. Celle-ci se plaint depuis plusieurs années du bruit provoqué par les différents événements se tenant dans le parc Jean-Drapeau. Une procédure judiciaire a même été ouverte et cette cause est «crédible», selon Luc Ferrandez.

«On a l’intention de se conformer à la loi [encadrant la pollution sonore]», a-t-il avancé, en soulignant l’existence «d’ordonnances» signées par Denis Coderre «pour se soustraire à la loi».

Réduire le nombre de décibels pendant des concerts sera néanmoins compliqué, a admis la Ville. «C’est une question complexe, a prévenu Luc Ferrandez. Pour les grandes tournées mondiales, le nombre de décibels est inscrit dans les contrats. Il faut faire des choix. Des grandes vedettes internationales ont ces exigences. Il faudra faire le partage entre le respect des voisins, la nature de l’île et aussi l’attraction touristique de ces immenses concerts.

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