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Vers un tarif social pour le transport en commun dans le Grand Montréal

L'escalier qui fait le lien entre les quais Angrignon et Côte-Vertu, à la station de métro Berri-UQAM, avant les travaux Photo: Archives | Chantal Levesque/Métro

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) étudiera la faisabilité d’implanter un tarif social pour réduire les coûts du transport en commun pour les moins nantis.

C’est ce qu’a annoncé la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors de son discours inaugural devant les élus membres de la CMM. Cette organisation, que Mme Plante préside, regroupe 82 municipalités de la région du Grand Montréal. Les travaux débuteront fin mai et le rapport final est attendu pour novembre.

«Il s’agit d’un dossier qui me tient particulièrement à cœur», a-t-elle déclaré jeudi. Selon elle, la commission des transports de la CMM devra s’inspirer des meilleures pratiques, en citant l’exemple de Laval qui propose la gratuité pour les aînés. En mêlée de presse, Mme Plante n’a pas donné de détails sur sa vision. Toutefois, en campagne électorale, elle avait évoqué la gratuité pour les aînés et les enfants âgés de moins de 12 ans, de même qu’une réduction 40% du prix de la passe mensuelle pour les personnes gagnant moins de 20 000$ par an. Une promesse qu’elle évaluait à 110M$ pour Montréal.

La question de la tarification sociale est un sujet bien connu de l’ancienne présidente de la défunte Agence métropolitaine de transport (AMT), Florence Junca-Adenot. «Avant tout, il faudra en délimiter la définition, car par exemple, la navette SkiBus, qui relie gratuitement la station de ski de Saint-Bruno à partir du métro de Longueuil, pourrait être considérée comme de la tarification sociale étant donné qu’elle offre l’accès au ski pour des personnes sans auto», a t-elle illustré en marge du discours de la mairesse.

«Il faudra aussi déterminer qui seront les bénéficiaires [les aînés, les étudiants, les chômeurs, etc] des réductions de tarifs et sous quelles conditions. Et comme il s’agit d’appliquer cela à tous les types de billets, cela passe par une uniformisation de la tarification au sein de toutes les sociétés de transport de la métropole», a ajouté Mme Junca-Adenot.

C’est la nouvelle Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) – l’organisme ayant remplacé l’AMT – qui est désormais en charge de la tarification des 15 opérateurs de transport en commun dans le Grand Montréal. «Après près de neuf mois d’existence, l’ARTM entame les démarches de préparation de l’élaboration de son plan stratégique de développement», a écrit Fanie St-Pierre, la porte-parole de l’ARTM. Cette démarche pourrait prendre deux ans. «Il est toutefois certain que les démarches qui mèneront à la révision de la tarification des services sur le territoire comprendront des analyses au sujet de la tarification sociale», a indiqué Mme St-Pierre.

Sur ce dernier point, l’expérience de Paris sera certainement à considérer. Depuis plus de dix ans, la région parisienne offre des réductions de 50%, 75% et même la gratuité aux personnes les plus démunies. Bientôt, ce sera au tour des aînés et des personnes handicapées d’en bénéficier. Ces dispositions ont impliqué de créer une agence responsable d’enregistrer tous les demandeurs qui doivent fournir les documents attestant de leur situation particulière. «Il y a des coûts administratifs et opérationnels élevés reliés à ce genre de mesure et il faudra déterminer comment se répartira la facture entre les autres usagers, les villes et l’État», a mentionné Mme Junca-Adenot.

Dans son discours inaugural, Mme Plante a aussi indiqué vouloir augmenter de 25% à 35% la part modale du transport en commun à l’heure de pointe dans la métropole d’ici 2031. Elle travaillera aussi à un partage équitable des fonds liés au logements social et abordable, à l’instauration d’une nouvelle grappe d’entreprises sur les véhicules électriques et intelligents et à soutenir le projet de terminal du Port de Montréal à Contrecœur «dans le respect de l’environnement».

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