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Des jeunes Montréalais veulent combattre la haine

Photo: Collaboration spéciale

Afin de lutter contre la «montée du discours haineux», l’association du jeune Montréal (AJM) mènera le 11 mai prochain une collecte de fonds à l’intention de l’organisme Ensemble pour le respect et la diversité.

Ce sera alors la troisième édition de la Nuit du jeune de Montréal, une soirée de financement qui a permis d’amasser des fonds pour le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies et Dans la rue.

«Cette année, la réflexion qu’on a eue, c’est de lutter contre la montée du discours haineux et des groupes d’extrême droite, au Québec, oui, mais aussi aux États-Unis et en Europe, explique le vice-président de l’AJM, Julien Nepveu-Villeneuve. On trouvait que la meilleure façon de s’attaquer à cela, c’était par l’éducation.»

C’est ainsi que s’est imposé le choix d’Ensemble pour le respect et la diversité, qui offre des ateliers sur la tolérance dans les écoles du Québec.

«Quand on voit une tragédie comme il y a eu à la mosquée de Québec, due à l’incompréhension de l’autre, on se dit que des ateliers comme ceux d’Ensemble pour le respect et la diversité peuvent briser cette incompréhension et éviter que d’autres personnes aient des idées comme celles-là.» – Julien Nepveu-Villeneuve, vice-président de l’Association du jeune Montréal

«On donne des ateliers sur le racisme, le sexisme, l’homophobie et la diversité en général, indique Valentina Solkin, une animatrice de l’organisme. Quand on parle de racisme, souvent, des jeunes racisés sont très reconnaissants à la fin de l’atelier parce qu’ils se sentent valorisés. Et quand on parle d’homophobie, des jeunes font leur coming-out avec nous, parce qu’ils sentent qu’ils sont en sécurité.»

Les jeunes sont très réceptifs à entendre parler de ces enjeux, rapporte Mme Solkin, et la demande est forte pour ce type d’atelier dans les écoles. L’an dernier, près de 32 000 jeunes de la cinquième année du primaire au cégep ont pris part à des activités de l’organisme.

«On ne répond pas à la demande, souligne le directeur général d’Ensemble pour le respect et la diversité, François Caron-Melançon. L’argent que va lever l’AJM, c’est directement pour des ateliers. Si on recueille 50 000$, on va pouvoir rejoindre 2 000 jeunes de plus.» L’an dernier, l’AJM avait recueilli près de 100 000$. L’organisme espère y parvenir encore cette année.

Si elle est étonnée par la «violence» de propos sur l’homosexualité ou sur les relations sexuelles qui sont tenus par certains adolescents, Valentina Solkin est optimiste quant à l’effet des ateliers. «On s’attaque à des idées préconçues. Forcer sa blonde à avoir une relation sexuelle est vu comme normal et acceptable, à cause de l’idée qu’ils ont des rôles de gars et de filles, relate l’animatrice. Mais c’est quelque chose qu’on peut désapprendre.»

Les résultats du sondage rempli après les ateliers par les jeunes vont en ce sens, rapporte M. Caron-Melançon. «Plus de 85% des jeunes s’engagent à lutter contre la forme de discrimination qui leur a été présentée», dit-il.

Après l’attentat de Québec et en réaction à la montée du discours islamophobe et haineux, l’organisme a lancé un atelier sur le mieux-vivre ensemble. «C’est nouveau de septembre et il est en cours de rodage, mais on souhaiterait vraiment aborder ces enjeux au premier cycle du secondaire», précise M. Caron-Melançon.

 

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