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Mort d’un cycliste sur la voie Camillien-Houde: le DPCP ne portera pas d’accusation

Fleurs déposés sur le chemin Camilien-Houde en mémoire du cycliste Clément Ouimet Photo: Josie Desmarais/Métro

MONTRÉAL — Aucune accusation ne sera déposée contre le conducteur impliqué dans une collision qui a fauché la vie d’un cycliste sur la voie Camillien-Houde, sur le mont Royal à Montréal, en octobre dernier, a fait savoir mercredi le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Le jeune Clément Ouimet, âgé de 18 ans, est entré en collision avec un véhicule qui effectuait un demi-tour, le 4 octobre 2017. Il est mort le jour même.

Le DPCP dit avoir pris cette décision, car il croit ne pas être en mesure d’établir la culpabilité du conducteur, un Américain en visite à Montréal, Après avoir étudié le rapport d’enquête produit par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Ce rapport du SPVM fait notamment état des faits suivants: le conducteur affirme avoir regardé dans ses miroirs avant d’entreprendre la manœuvre et n’y avoir vu aucun véhicule ou vélo. Cette déclaration est appuyée par un passager qui prenait place dans le véhicule. La vraisemblance de cette hypothèse est confirmée par l’expert du SPVM, est-il rapporté par le DPCP. La vitesse de l’automobiliste ne serait pas en cause non plus.

«L’expert conclut que le cycliste a manqué de temps et de distance pour être en mesure d’éviter la collision», peut-on lire dans le communiqué du DPCP. Il précise que pour déposer des accusations de conduite dangereuse, la preuve doit établir que la conduite de l’automobiliste constitue un écart marqué par rapport à la norme de diligence que respecterait un conducteur raisonnable dans les mêmes circonstances. Et ici, la manœuvre de l’automobiliste ne permettait pas de conclure à «un écart marqué».

«Une imprudence, une simple négligence ou une erreur de jugement sont insuffisantes pour engager la responsabilité criminelle d’un individu», rappelle le DPCP dans son communiqué.

Avant de rendre publique cette décision, les proches de la personne décédée ont été rencontrés afin de les informer du résultat de l’analyse du dossier et de leur expliquer les motifs à la base de la décision, a souligné le DPCP.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dit respecter la décision du DPCP. «Mais il n’en demeure pas moins qu’un cycliste est décédé, a-t-elle dit. Ailleurs sur la montagne, il y a déjà eu une piétonne qui a été happée en voulant se rendre sur le mont Royal.»

«Comme mairesse, mon rôle, c’est de sécuriser le mont Royal, a-t-elle ajouté. C’est pour cela qu’on a un projet pilote. Il va commencer le 1er juin et se terminer 31 octobre. Il va nous permettre, avec les automobilistes, les cyclistes et les piétons, d’évaluer les accès, comment on utilise notre montagne et comment on la traverse.»

De nombreux citoyens ont fait connaître leur mécontentement envers le projet pilote de la mairesse, qui aura lieu du 1er juin au 31 octobre.

La présidente-directrice générale de Vélo Québec, Suzanne Lareau, s’est dite étonnée de la décision du DPCP.  Parce qu’il s’agit quand même ici «d’une manoeuvre illégale, un virage en «U» dans une pente, dans une courbe», a-t-elle rappelé en entrevue. Et un jeune homme est mort.
«Et ça m’inquiète pour le message que ça envoie, a-t-elle dit.
Un message qui semble dire que le comportement de cet automobiliste n’est pas un écart marqué, bref, que sa conduite n’était pas si anormale que ça parce que beaucoup de gens font des virages en «U».

 

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