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Les jeunes de 6e année en moins bonne santé qu’ils ne le croient

Photo: Métro

Si 95% des élèves montréalais de 6e année se perçoivent en bonne santé, plusieurs indicateurs font état d’une situation moins rose, révèle une étude de la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal publiée jeudi.

«C’est une bonne nouvelle et normal que les jeunes se trouvent en bonne santé, même s’ils ont de mauvaises habitudes de vie à certains égards», nuance la directrice de santé publique, Dre Mylène Drouin.

Sur le plan de l’alimentation, par exemple, 62% des élèves de 6e année ne mangent pas les six portions de fruits et légumes recommandées par jour et 38% d’entre eux ne déjeunent pas tous les matins. Pis encore, au moment de réaliser le sondage, 14% des élèves ont indiqué ne pas avoir déjeuné de la semaine.

«Pour le déjeuner, c’est une des premières fois qu’on pose la question et il va falloir que l’on creuse davantage parce que ça ne semble pas lié seulement à la dévalorisation, mais peut-être à un manque de temps ou de goût», expose Dre Drouin.

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Pour ce qui est de la malbouffe, 22% des jeunes en consomment trois fois par semaine et plus et 15% prennent des boissons sucrées ou sucreries tous les jours. «On est préoccupés au niveau de la sédentarité de nos jeunes. C’est ce qui nous inquiète le plus», indique la directrice de santé publique.

Le rapport spécifie que «cette proportion varie toutefois considérablement selon le territoire de l’île», étant plus élevée dans l’est de l’île notamment et dans les quartiers défavorisés, notamment Saint-Michel, Montréal-Nord, Pointe-Saint-Charles, Mercier et Saint-Henri. «Ça nous démontre clairement que la différence entre l’est et les quartiers centraux dans la prévalence des maladies chroniques ou l’espérance de vie s’installe dès le jeune âge à travers des facteurs de risques», explique Mylène Drouin.

En majorité (65%), les enfants de 6e année ne font pas l’heure d’activité physique recommandée chaque jour. Cette réalité est d’autant plus vraie en dehors de quartiers centraux. «Dans l’est et dans l’ouest, ce sont des quartiers où c’est beaucoup plus difficile de se déplacer en transport actif ou en transport en commun, illustre la directrice de santé publique de Montréal. Il faut revoir l’environnement de ces quartiers pour donner la même occasion à ces jeunes d’être actifs et de bien manger qu’ailleurs à Montréal.»

L’enjeu du temps passé devant un écran est également soulevé dans le rapport de la DSP. Pas moins de 21% des jeunes passent plus de quatre heures devant un écran en dehors de l’école les jours de semaine et 36% dépassent cette limite la fin de semaine.

Questionnée à savoir comment il était possible de réduire le temps passé devant un écran chez les enfants alors que les adultes eux-mêmes sont collés à leur téléphone intelligent plusieurs heures par jour, Dre Drouin répond qu’«il n’y a pas de solution miracle». «Les écrans vont rester dans nos vies, mais il faut trouver comment on rétablit un équilibre entre le temps passé devant l’écran, l’activité physique et le sommeil», juge-t-elle. D’ailleurs la docteure souligne que ce n’est pas un hasard si 25% des jeunes ne dorment pas suffisamment.

Beaucoup d’immigrants
Au moins un parent de près de 60% des jeunes Montréalais de 6e année est né à l’extérieur du pays, indique l’étude de la (DSP) de Montréal.

Alors que les immigrants comptent pour 34% de la population montréalaise, ceux-ci sont bien représentés dans la catégorie des familles. En effet, ce large coup de sonde réalisé auprès de plus de 13 000 jeunes âgés de 11 et 12 ans et de 7 887 parents révèle que 54% des parents d’enfants de 6e année sont nés à l’extérieur du Canada.

Chez les élèves eux-mêmes, 23% sont nés dans un autre pays. Cela se traduit notamment par l’utilisation de plus d’une langue à la maison dans 57% des familles montréalaises qui ont un enfant en 6e année du primaire.

Le rapport souligne aussi que, bien qu’au moins un parent ait un diplôme d’études supérieures dans 85% de ces familles, 16% d’entre elles ont manqué d’argent de «manière importante» dans la dernière année, mettant en péril leur capacité à payer le loyer, l’hypothèque ou la nourriture.

Selon les auteurs, 5% des élèves sondés sont déjà à risque de décrochage scolaire dès la 6e année.

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