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Divisés, les organismes de lutte à l’itinérance attendent les détails du financement fédéral

Photo: Mario Beauregard/Métro

Les organismes de lutte à l’itinérance attendent impatiemment de connaître l’utilisation qui sera faite de l’enveloppe budgétaire fédérale de 2,1G$ qui les financera pour les dix prochaines années.

Le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) veut faire pression sur Ottawa pour qu’il adopte une «approche globale» et non une approche ciblée seulement sur la lutte à la réduction de l’itinérance et au développement de l’hébergement pour ceux qui sortent de la rue.

«On veut que l’orientation qui va être donnée à la lutte à l’itinérance continue de soutenir la diversité d’action: l’aide aux femmes, l’aide aux toxicomanes, ou du logement social par exemple», a défendu le directeur du RAPSIM, Pierre Gaudreau, à l’occasion d’une manifestation organisée jeudi devant le complexe Guy-Favreau, qui rassemble plusieurs ministères du gouvernement fédéral à Montréal.

Le débat fait rage sur les orientations à privilégier dans la lutte contre l’itinérance depuis que trois centres d’hébergement d’urgence ont annoncé leur retrait du RAPSIM. En avril dernier, face à des divergences de position, la Mission Bon Accueil, l’Accueil Bonneau et la Maison du Père ont claqué la porte du RAPSIM et créé leur propre regroupement, Convergence itinérance Montréal, qui inclut la Mission Old Brewery. Celle-ci n’a jamais fait partie du RAPISM.

Ces trois organismes défendent une approche différente du RAPSIM, davantage orientée vers l’hébergement et la lutte à l’itinérance chronique.

«Nous, ce qu’on demande, c’est de financer les services directs en itinérance. On n’est pas contre la prévention. On est même pour, [mais] il ne faut pas qu’il y ait des personnes qui remplacent ceux qui sortent de la rue. L’enveloppe étant limitée, le gouvernement devrait cibler des approches qui donnent des résultats», a affirmé le directeur général de l’Accueil Bonneau, Aubin Boudreau.

Pour lui, l’idéal serait d’obtenir 65% des subventions pour l’hébergement et le développement de logements pour personnes en situation d’itinérance, une solution qui apporte les meilleurs résultats, croit M. Boudreau.

Si l’hébergement d’urgence et le logement sont une composante importante de la lutte à l’itinérance, ces solutions ne permettent pas de résoudre tous les problèmes, a avancé M. Gaudreau, qui place la prévention de l’itinérance au même niveau que la création de logements.

«Ce n’est jamais intéressant qu’il y ait des divisions comme ça. Notre approche inclut tout le monde. Celle de dire que ça prend du financement ciblé, ça exclut beaucoup de personnes», a dénoncé le directeur du RAPSIM. Pour ce dernier, le financement devrait s’adapter en fonction des besoins de chaque quartier de Montréal.

La centaine de personnes présentes à la manifestation était justement là pour représenter la diversité d’action prônée par le RAPSIM. Celui-ci rassemble des organismes comme le journal L’Itinéraire, le Sac à Dos, qui offre des boîtes aux lettres aux personnes en situation d’itinérance, ou encore l’Association Bénévole Amitié, qui propose un soutien psychosocial aux itinérants.

La Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) va octroyer 2,1G$ pour les dix prochaines années à 61 collectivité à travers le Canada. La dernière SPLI, qui avait débloqué 10M$ aux organismes de Montréal, prendra fin en 2019. Le gouvernement fédéral devrait annoncé prochainement les détails des futurs investissements pour les dix prochaines années.

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