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25M$ en compensations aux commerçants incommodés par les chantiers

Photo: Josie Desmarais / Archives Métro

La Ville de Montréal prévoit allonger 25 M$ pour compenser les commerçants qui sont aux prises avec des chantiers majeurs.

La Ville versera une compensation équivalente à la perte de revenu du commerçant, sauf pour les premiers 15%. L’aide financière pourra atteindre 30 000$ par année. La Ville juge que cela représente les pertes moyennes liées aux chantiers.

«C’est un énorme premier pas. Il n’y aucun programme comme ça au Canada. Est-ce que ça va régler toute les pertes? Non, mais c’est un geste significatif», a soutenu la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

L’enveloppe est prévue pour une période allant jusqu’à la fin de 2021. Les commerçants qui ont été affectés depuis 2016 par des travaux pourront en bénéficier rétroactivement.

Seuls les commerçants affectés par des chantiers majeurs auront toutefois droit à cette compensation, c’est-à-dire, qu’elle sera remise en marge de travaux d’infrastructures souterraines qui s’étendront pendant au moins six mois consécutifs, sinon des travaux de la Ville ou de la Société de transport de Montréal (STM) qui dureront plus de trois ans.

Les commerçants devront ouvrir leurs livres et fournir des états financiers vérifiés pour que la Ville puisse évaluer les pertes. Toutefois, une aide de 1000$ sera offerte par la municipalité pour faire l’étude des états financiers.

Cette mesure promise en campagne électorale et très attendue des commerçants a été annoncée dans le cadre du dévoilement du Plan commerce de l’administration de Valérie Plante, qui lui prévoit toute une série de mesures, avec un budget de 74M$.

«On salue le fait que la Ville finalement arrive avec un programme de compensation. Mais le diable est dans les détails, on a hâte de voir comment ça va fonctionner dans la réalité. On a encore beaucoup de questions», a avancé le directeur général de la Société de développement commerciale de la Plaza St-Hubert, Mike Parente. Il a ajouté que le fait que le premier 15% de pertes ne pourra pas être couvert par la Ville «devra être analysé».

L’opposition, de son côté, a décrié le fait que les compensations ne seront pas versées pendant le chantier, mais seulement d’un an à un an et demi après les pertes. «Ils auraient pu aller de l’avant avec un crédit de taxe, a plaidé le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. Si par la suite on veut bonifier avec des compensations on peut le faire, mais il faut penser aux commerçants pendant les chantiers.»

Le conseiller dans Saint-Laurent Aref Salem rappelle que ce ne sont pas tous les petits commerçants qui ont les moyens de se payer des états financiers vérifiés à «5 000 ou 7 000$». «Sur les artères, ce ne sont pas des grandes entreprises», a-t-il soutenu, craignant que seules les grandes bannières profitent de la compensation.

«Il faut faire des critères. On pourrait argumenter qu’il y aurait pu avoir d’autres approches à prendre, a répondu Mme Plante. Mais la Ville va pouvoir donner une aide, ce n’est pas rien. Le message est clair, les commerçants pour nous c’est important.»

Puisque le programme doit être consigné dans un règlement municipal, celui-ci ne pourra pas être mis en place avant l’automne, mais les commerçants qui ont été affectés par des chantiers depuis le 1er janvier 2016 y auront accès.

Lundi, le comité consultatif sur le commerce de détail, présidé par Guy Cormier, a demandé à la Ville de réduire les taxes des commerçants, notamment pour le premier 500 000$ d’évaluation foncière, dès l’an prochain.

Le plan annoncé mercredi ne répond pas à cette demande, puisque cela relève du service des finances. «C’est un sujet qu’on ne veut pas balayer en-dessous du tapis, a affirmé Valérie Plante. La taxe foncière c’est dans les discussions, mais on ne va pas arriver à une solution demain matin.» Elle a mentionné devoir étudier la recommandation du rapport Cormier pour prendre des décisions pour le prochain budget.

L’opposition a déploré ce manque d’engagement de la part de l’administration. «La mairesse fait travailler un comité consultatif pour aujourd’hui l’ignorer, a pesté M. Perez. Quand c’est un plan d’action on doit avoir des mesures concrètes.»

Dans son «Plan commerce», la Ville de Montréal indique notamment vouloir dynamiser les artères commerciales, en améliorant «leur image physique» et en diversifiant l’offre. Valérie Plante a parlé de donner un statut particulier pour les artères commerciales et de doter la Ville d’une Politique de la vie nocturne.

Ainsi, le Programme PRAM de rénovation sera renouvelé jusqu’en 2020 et un nouveau fonds de subvention pour l’adaptation au modèle d’affaires numérique sera créé.

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