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Les usagers du train de banlieue démunis face aux travaux du REM

La fermeture d'une voie ferroviaire sur deux à la hauteur de Ville Mont-Royal entraîne un nouvel horaire des trains de banlieue depuis le début de la semaine. Photo: Archives Métro

Trains bondés, retards, absence de départs les fins de semaine, les utilisateurs des lignes de train de banlieue Deux-Montagnes et Mascouche n’en peuvent plus des inconvénients causés par les travaux du Réseau express métropolitain (REM). Plusieurs usagers envisagent même d’abandonner le train au profit de la voiture.

Après de nombreux retards causés par le froid et la vétusté des infrastructures en hiver dernier, les usagers de la ligne Deux-Montagnes avaient cru voir la lumière au bout du tunnel au printemps.

Or, leur ligne accuse un taux de ponctualité en forte de baisse, passant de près de 95% depuis avril à 74% pour les premières semaines de juillet. Pour Mascouche, ce taux est tombé à 69%.

La ligne Deux-Montagnes est fermée les fins de semaine, et à partir de 2020, les trains ne pourront plus accéder au centre-ville de Montréal. Si exo, anciennement le Réseau de transport métropolitain (RTM), pointe du doigt des problèmes de vétustés des infrastructures et le climat, c’est surtout la construction du REM qui est dans la ligne de mire des utilisateurs en colère.

«D’ici deux ans, on sera 30 000 usagers quotidiens à  devoir trouver une solution, actuellement il n’y en a pas. Est-ce qu’on va prendre la voiture ? Passer de 35 minutes à 1h30 de route le matin et le soir ? Je me sens prise en otage», a confié Magalie Barré, une usagère de la ligne Deux-Montagnes épuisée par les retards, et qui ne croit pas que le REM améliorera le sort des 30 000 utilisateurs quotidiens de la ligne.

Entre 2020 et 2022, le train de Deux-Montagnes ne pourra plus se rendre au centre-ville. Les passagers devront descendre à la gare de Deux Ruisseaux puis prendre une navette vers la station de métro Sauvé sur la ligne orange. En 2022, la ligne sera entièrement fermée. Elle rouvrira en 2024, avec le nouveau REM.

Guillaume Saint-Sauveur, qui emprunte la ligne  Deux-Montagnes quotidiennement, a estimé que les gens utiliseront davantage leur voiture à la place du train. «Les utilisateurs ne font plus confiance à exo et au projet du REM», a-t-il affirmé à Métro.

La grogne gagne de plus en plus d’usagers, ont-ils affirmé, mais très peu de recours sont possibles. Les clients mécontents souhaitent organiser une manifestation début septembre, alors que la fin des vacances devrait provoquer de nouvelles complications sur le réseau.

La filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, CDPQ infra, qui réalise le REM, est consciente des problèmes des usagers. Elle a affirmé que la fermeture de la ligne les fins de semaine fait partie d’une stratégie de séquençage, pour ne pas couper totalement le réseau. À terme, les bénéfices se feront sentir, a assuré le directeur des communications de CDPQ Infra, Jean-Vincent Lacroix.

«L’utilisation de Deux-Montagnes nous permet de connecter le REM aux trois lignes de métro et d’augmenter la capacité des lignes saturées», a-t-il ajouté . La fréquence de passage du REM va aussi permettre d’améliorer la capacité de transports de la ligne.

Il a avancé que des solutions sont actuellement à l’étude pour venir en aide aux usagers du train, comme un réseau de covoiturage ou une campagne de sensibilisation adressée aux entreprises dont les employés sont touchés par les retards.

«Depuis le 25 juin dernier, les trains des lignes Deux-Montagnes et Mascouche doivent circuler sur une seule voie entre la gare Montpellier et l’entrée du tunnel Mont-Royal, une contrainte opérationnelle majeure avec laquelle les équipes d’exo doivent composer afin de permettre la réalisation des travaux du REM, a affirmé à Métro la responsable des communications d’exo, Caroline Julie Fortin. En raison des travaux, il n’a plus la marge de manœuvre nécessaire pour garantir la ponctualité de ses trains sur les lignes touchées», a-t-elle ajouté.

«Pourquoi les utilisateurs devraient continuer à prendre le train alors?», s’est demandé M. St Sauveur, consterné par cette situation.

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