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Où ira le nom de Daisy Peterson Sweeney, la sœur d’Oscar Peterson?

La Presse Canadienne Photo: La Presse canadienne

OTTAWA — À seulement quelques semaines de son anniversaire de décès, les proches de Daisy Peterson Sweeney se disent contrariés par la volte-face de la Ville de Montréal, qui ne nommera finalement pas de rue en l’honneur de cette professeure de piano ayant enseigné à de nombreux géants du jazz, dont Oliver Jones et son propre frère, Oscar Peterson.

La fille de ce dernier, Celine Peterson, raconte que l’ex-maire Denis Coderre s’était pourtant engagé à le faire à l’occasion des funérailles de sa tante, il y a un an.

L’influente pianiste est décédée le 11 août dernier, à l’âge de 97 ans.

En 2016, Denis Coderre avait annoncé son intention de rebaptiser 375 rues de Montréal en l’honneur de femmes ayant marqué son histoire. Il avait alors expliqué que le projet visant à souligner le 375e anniversaire de la métropole reflèterait son héritage culturel.

La famille de Daisy Peterson Sweeney espérait que l’administration cible la rue faisant face à l’église où la défunte avait transmis son art, en plus de donner de son temps à la communauté noire de Montréal.

Mais au mois de mai, l’administration de Valérie Plante l’a informée que la musicienne donnerait plutôt son nom à un petit parc — que Celine Peterson décrit comme «rien de plus qu’un petit coin de gazon derrière la cour arrière de quelqu’un».

«Le mot  »parc » est très généreux», s’est-elle indignée, en entrevue téléphonique depuis Toronto.

Elle explique que sa famille a fait parvenir une lettre aux autorités municipales pour exprimer son mécontentement, mais a seulement reçu une lettre-type en retour.

Dans un courriel transmis à La Presse canadienne lundi, l’administration Plante explique que l’idée de rebaptiser ce parc du centre-ville lui semblait «une excellente idée, considérant son emplacement stratégique et le réaménagement prévu dans les prochaines semaines».

Les autorités municipales se disent néanmoins prêtes à trouver un autre endroit qui conviendrait aux proches de Mme Peterson Sweeney.

Ces derniers se sont par ailleurs ailleurs tournés vers le Centre de recherche-action sur les relations raciales, dont le directeur, Fo Niemi, déplore la manière dont la Ville de Montréal a géré ce dossier.

«La famille n’a pas été consultée. Ce n’est pas une manière très respectueuse et dignifiée de la part de la Ville d’honorer des femmes de cette envergure», décrie-t-il.

Il souligne que Daisy Peterson Sweeney n’a pratiquement aucun lien avec le parc désigné par les autorités montréalaises — contrairement à l’église Union United au centre-ville.

«C’est où elle a vécu, où elle a passé du temps à enseigner le piano à tant de gens et à s’impliquer dans l’église avec du travail communautaire, fait-il valoir. Si nous voulons honorer l’histoire des Noirs et reconnaître la place de mademoiselle Sweeney dans l’histoire de la ville, il faut le faire comme il faut. Et ça, c’est une des meilleures manières de le faire.»

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