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Le prochain gouvernement devra faire plus contre l’itinérance, dit le RAPSIM

Photo: Josie Desmarais/Métro

Sur le papier, le gouvernement libéral a proposé des mesures intéressantes pour lutter contre l’itinérance, mais les gestes n’ont pas suivi, selon des organismes de lutte à l’itinérance. Ils appellent maintenant les candidats et le futur gouvernement provincial à agir et à investir davantage.

Le directeur du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Pierre Gaudreau reconnait la pertinence de la Politique nationale de lutte à l’itinérance, puis du plan d’action interministériel mis en place par le gouvernement en 2015. Il juge cependant que les mesures «ont manqué d’accomplissement, parfois faute de volonté politique», mais surtout «par manque de moyens», a-t-il dit jeudi.

Le RAPSIM compte bien faire entendre sa voix lors de la campagne électorale, pour exiger des candidats et du futur gouvernement qu’ils s’engagent à construire plus de logements sociaux et abandonnent la réforme de l’aide sociale. Cette réforme, engagée par le gouvernement libéral au début de son mandat, doit permettre de bonifier les prestations sociales de ceux qui cherchent un emploi, mais au contraire de la baisser s’ils ne s’inscrivent pas au programme de recherche d’emplois.

«Le gouvernement ne reconnait pas le droit à l’erreur avec leur parcours obligé vers le marché du travail. On ne doit pas pénaliser les gens qui sont face à des barrières et passer d’une prestation déjà insuffisante de 624$ à 404$ par mois. Clairement, c’est un risque d’augmenter l’itinérance», s’est inquiété M. Gaudreau.

Le RAPSIM va aussi réclamer que le gouvernement provincial aide suffisamment la Ville de Montréal pour construire 250 logements dédiés aux itinérants chaque année. C’est d’ailleurs l’objectif que s’est fixé la mairesse Valérie Plante dans le Plan d’action montréalais en itinérance 2018-2020, doté d’une enveloppe de 7,8M$.

L’organisme l’Avenue, qui a accueilli la conférence de presse du RAPSIM jeudi, est à l’image de l’action du gouvernement ces quatre dernières années, croit M. Gaudreau. Deux bâtiments neufs ont été construits grâce aux subventions publiques, mais des murs ne sont pas terminés, les cuisines manquent de matériel et les intervenants sociaux ne sont pas certains de conserver leur travail dans les prochaines années. L’Avenue a dû aller chercher du financement supplémentaire auprès du gouvernement fédéral et de donateurs privés pour terminer les travaux.

«Le niveau de financement pour la construction aurait pu être amélioré, on aurait aussi pu avoir un appui à long terme au niveau des ressources humaines, ça nous donnerait une bouffée d’air frais. Pour les trois ou quatre prochaines années on va tenir, mais on ne sait pas ce qu’on va faire après, par ce qu’il n’y a pas de programmes pour les ressources humaines», a indiqué François Villemure, directeur général de l’Avenue, faisant référence aux travailleurs sociaux de son organisme qui héberge des jeunes en difficulté.

Actuellement, le RAPSIM se réjouit des positions du Parti libéral du Québec, de Québec Solidaire et du Parti québécois quant à l’approche à adopter dans la lutte à l’itinérance.

Le RAPSIM défend une approche globale, qui n’implique pas seulement de réduire l’itinérance par du logement, mais aussi de le prévenir par de suivi psychosocial, des hébergements d’urgence et de l’accompagnement personnel.

«On a été agréablement surpris par la position de la ministre [à la Santé publique], Lucie Charlebois, qui a affirmé qu’il fallait des fonds pour une diversité d’interventions, pour prévenir et réduire l’itinérance. Ça fait aussi parti du programme du PQ, tout comme ça l’est dans le programme de Québec solidaire», s’est réjoui M Gaudreau, affirmant cependant attendre que la Coalition Avenir Québec se positionne sur cette approche.

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