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Bataille à quatre dans Sainte-Marie–Saint-Jacques

Photo: Mario Beauregard/Métro

À l’approche des élections générales du 1er octobre prochain, les candidats s’activent dans leur circonscription. Tout au long de la campagne, Métro vous propose un aperçu des enjeux de chacune des circonscriptions de l’île. Aujourd’hui: Sainte-Marie–Saint-Jacques.

En 2014, lors du dernier scrutin, une certaine Manon Massé avait surpris plus d’un observateur politique en remportant son pari contre la libérale Anna Klisko, par une très mince mais suffisante avance de 91 voix. Pas très loin derrière, suivait à l’époque le candidat péquiste Daniel Breton et la Coalition avenir Québec (CAQ).

Celle qui est aujourd’hui porte-parole de Québec solidaire conservera-t-elle son siège? Le blogue politique Qc 125 semble penser que oui, du moins, prévoyant les chances qu’a Mme Massé de l’emporter à environ 99%.

Or, au total, cinq candidats seront vraisemblablement sur la ligne de départ dans la circonscription, qui a évité de justesse d’être rayée de la carte électorale, en mars 2017. Après mûre réflexion, la Commission de la représentation électorale avait plutôt choisi de fusionner Mont-Royal et Outremont.

«Avec aussi peu de différence, il faut constamment être à l’affût de ce que la population nous dit.» -Manon Massé, en entrevue avec Métro, sur sa victoire par une légère avance en 2014.

Des profils variés
Au Parti québécois (PQ), c’est l’anglophone Jennifer Drouin qui tentera de ravir le siège de la solidaire Manon Massé. Les libéraux miseront pour leur part sur l’avocat en droit civil Louis Charron. L’homme de 56 ans est également membre fondateur du Groupe de travail LGBT du Barreau du Québec.

À la Coalition avenir Québec (CAQ), l’ancienne candidate du Parti libéral du Québec (PLQ) dans Sainte-Marie–Saint-Jacques, Anna Klisko, qui avait terminé deuxième derrière Manon Massé en 2014, fait volte-face. Elle se présentera pour la Coalition avenir Québec (CAQ) lors du prochain scrutin, toujours dans le même comté.

Jusqu’à tout récemment, son nom était affiché dans l’onglet «Contact» sur la page Web de l’investiture libérale dans Sainte-Marie–Saint-Jacques, qui a eu lieu le 8 août dernier. Au moment d’écrire ces lignes, la principale intéressée était même toujours décrite comme présidente de l’Association libérale de la circonscription sur la plateforme du PLQ.

En plein cœur de Mont­réal, la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques est peu homogène, comprenant le quartier Centre-Sud et le Vieux-Montréal. Selon les données du Directeur général des élections du Québec, la grande majorité de ses résidants sont francophones (72,7%), alors que 17,2% sont anglophones. Plusieurs citoyens y parlent également l’arabe et le mandarin.

La population est surtout composée d’électeurs âgés de 15 à 59 ans, de moins en moins d’aînés habitant le secteur. À 66 360$ par année, le revenu moyen des ménages y est légèrement en deçà de la moyenne québécoise de 77 306$.

Quels enjeux, quels débats?
Itinérance, logement, langue française, petites et moyennes entreprises (PME), centres de la petite enfance (CPE) ou droits de la communauté LGBTQ: les enjeux dans le secteur seront nombreux pendant la campagne.

Sur le plan des droits des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre, un nouveau défi pointe à l’horizon, avance la candidate du PQ Jennifer Drouin (voir photo ci-dessous), qui entend faire campagne sur cet enjeu. «On a autorisé le droit pour les transgenres de changer leur statut sans passer par la chirurgie, a-t-elle souligné. Sauf que les personnes qui n’ont pas leur citoyenneté ne peuvent pas le faire. Ils vivent avec des papiers qui ne leur ressemblent pas.»

Jennifer Drouin. Photo: Josie Desmarais/Métro

Manon Massé entend pour sa part mettre de l’avant l’importance d’avoir accès à du logement diversifié pour répondre aux besoins de sa population. «Je parle autant de logements sociaux pour les personnes itinérantes que des loyers abordables pour les petites familles. Ça inclut aussi le coût des locaux pour les groupes communautaires, qui ressentent eux aussi l’impact de l’augmentation de l’impôt foncier», a-t-elle expliqué.

Au NPD-Québec (NPDQ), le chef Raphaël Fortin avoue ne pas avoir d’offre politique, pour l’instant, dans Sainte-Marie—Saint-Jacques. «J’aimerais bien en avoir une par contre, je continue de travailler fort en ce sens-là en ce moment», a-t-il expliqué. Environ 25 candidats sont jusqu’ici inscrits avec le jeune parti provincial, qui espère faire des gains concrets en octobre.

«On a des moyens plus limités à cause du changement au niveau du financement des partis politiques, depuis la Commission Charbonneau en 2014, a-t-il rappelé. C’est plus dur d’amener des grosses campagnes sur le terrain, donc on préfère cibler certains secteurs.»

La réalité du Centre-Sud est toutefois très claire, selon lui: «c’est un quartier où la mixité sociale est énorme, a-t-il noté en entrevue. C’est clair qu’il y manque beaucoup de logement social, à l’image de tout le Québec en ce moment d’ailleurs.» Rejoints par Métro, le PLQ et la CAQ n’ont pas souhaité répondre à ces questions portant sur les enjeux prioritaires, «pour l’instant».

Résultats électoraux dans Sainte-Marie–Saint-Jacques (Scrutin de 2014)

  • Manon Massé (QS): 30,6% des voix
  • Anna Klisko (PLQ): 30,27% des voix
  • Daniel Breton (PQ) : 27,61% des voix
  • Patrick Thauvette (CAQ): 8,57% des voix

Candidats 2018

  • Manon Massé (QS)
  • Louis Charron (PLQ)
  • Jennifer Drouin (PQ)
  • Anna Klisko (CAQ)
  • Anna Calderon (PVQ)

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