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Valérie Plante est contre la réduction des seuils d’immigration

La mairesse Valérie Plante Photo: Josie Desmarais/Métro
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a rejeté lundi la promesse phare de la Coalition avenir Québec de réduire les seuils annuels d’immigration au Québec.

Contrairement à son homologue de Québec, Régis Labeaume, Mme Plante ne s’était jamais prononcée clairement sur le sujet.

Lundi matin, dans un parc de Montréal aux côtés du chef libéral Philippe Couillard, elle a rejeté catégoriquement l’idée de la CAQ de faire passer le seuil maximal annuel de 50 000 à 40 000 immigrants, une baisse de 20 pour cent.

Elle a fait valoir que les besoins en main-d’oeuvre justifiaient sa position, alors que trois pour cent des postes dans la métropole sont présentement vacants.

Mme Plante a d’abord refusé de se prononcer sur la question des seuils d’immigration. «Ça ne m’intéresse pas, a-t-elle déclaré. Je veux qu’on me trouve des solutions concrètes qui sont connectées à la réalité, (…) plus de cours de francisation, plus d’outils.»

En août, le maire Labeaume avait dit souhaiter accueillir 2000 immigrants francophones de plus par an, afin de s’attaquer au manque «dramatique» de main-d’oeuvre dans la capitale, rappelant qu’il y a présentement 17 000 postes disponibles dans la région.

M. Labeaume avait aussi exprimé à M. Couillard son désaccord face à la proposition de la CAQ.

Lorsqu’elle avait rencontré le chef caquiste François Legault en début de campagne, Valérie Plante avait navigué autour de la question, sans jamais se prononcer fermement pour ou contre une réduction du nombre d’immigrants.

Talonnée par les journalistes lundi, elle a admis voir d’un mauvais oeil la baisse proposée par la CAQ.

«Considérant qu’il y a trois pour cent de postes inoccupés à Montréal en ce moment, je vois très mal comment on pourrait diminuer le taux, le nombre d’immigrants à Montréal, je m’imagine mal, a-t-elle déclaré. Il va falloir qu’on me fasse des preuves, parce que c’est ça la réalité en ce moment.»

Ce faisant, la mairesse Plante pourrait avoir donné des munitions au chef libéral, qui participera lundi soir au tout premier débat télévisé en anglais.

M. Couillard propose de hausser légèrement le nombre d’immigrants que le Québec accueille chaque année, soit de 50 000 à environ 53 000.

Moins d’immigrants économiques

Plus tard, le chef libéral a paru décontenancé par une question sur la diminution du nombre d’immigrants économiques au Québec entre 2012 et 2016.

En 2012, selon les données du ministère de l’Immigration, le Québec a accueilli 39 638 immigrants économiques; en 2016, ils n’étaient que 31 600.

Cette diminution a-t-elle contribué à créer la pénurie de main-d’oeuvre? Non, a répondu Philippe Couillard. Le nombre total de nouveaux arrivants s’est maintenu pendant le mandat libéral, compte tenu d’une augmentation dans les deux autres catégories, soit les réfugiés et la réunification familiale.

«Il y a trois grands blocs: les réfugiés, la réunification familiale et les immigrants économiques. (…) L’enveloppe est relativement fermée avec une petite fourchette. Alors s’il y en a une qui augmente, l’autre diminue», a-t-il expliqué.

«Ce qui nuirait à la pénurie de main-d’oeuvre, c’est d’augmenter la diminution, a-t-il lancé aux journalistes. Nous on n’a jamais proposé de réduire l’enveloppe globale.»

Désire-t-il rehausser la proportion d’immigrants économiques pour revenir au chiffre de 39 000? «Je souhaite surtout qu’on évite l’erreur de la CAQ. Si on allait dans la direction où ils souhaitent nous amener, à cause de ce phénomène de l’enveloppe fermée et des trois catégories, le seul impact que ça aurait, en plus de réduire davantage l’immigration économique, c’est d’augmenter les autres catégories», a-t-il conclu.

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