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Une foule bigarrée a attendu plusieurs heures pour goûter au «pot» légal

Photo: Josie Desmarais/Métro

À Montréal, les premiers clients de la boutique de la Société québécoise du cannabis (SQDC) du centre-ville faisaient le pied de grue depuis 3h30. Au moment de l’ouverture des portes à 10h, ils étaient près de 250 à attendre en file. À l’heure du midi, ils étaient 400.

Le premier à entrer, Hugo Sénécal, est arrivé à 3h30 avec un ami. «Je suis là par curiosité et pour le symbole, mais je pense pas devenir client de la SQDC», a déclaré M. Sénécal. Ce dernier a souligné qu’en achetant légalement du cannabis, il ne pourrait pas bénéficier des crédits d’impôt (40% dans son cas) offerts aux clients bénéficiant d’autorisations médicales de fumer du pot.

Juste à côté dans la file, Nicolas Martin attend patiemment, assis dans sa chaise. C’est lui qui ressortira en premier de la boutique avec notamment 3,5 grammes de Banana Split. Lui aussi n’est pas convaincu que la SQDC sera compétitive pour les gros consommateurs qui ont déjà un réseau. «Actuellement, quand tu achètes une once (28g) de pot, tu peux avoir de la bombe pour 5$ le gramme, soit presque deux fois moins cher que la SQDC pour un produit équivalent», a-t-il dit.

Un peu plus loin dans la file, six femmes âgées entre 25 ans et 57 ans attendaient elles aussi avec impatience l’ouverture des portes, leur patron leur ayant autorisées de vivre ce jour «historique». Se décrivant comme des fumeuses sociales, elles ne sont pas rebutées par un joint pré-roulé à 5$ l’unité. «C’est le prix d’un latté», a souligné l’une d’elles.

 

«Ce qu’on veut c’est que ça marche et que ça ne soit pas incommodant ou dérangeant», – La mairesse Valérie Plante qui en appelle au civisme des utilisateurs.

Deux autres succursales de la SQDC ont ouvert leurs portes mercredi à Montréal, l’une sur le boulevard L’Acadie au Marché central et l’autre sur la Plaza Saint-Hubert. À cette dernière, les premiers clients sont eux aussi arrivés en pleine nuit, à 3h30. «Le service est excellent, très rapide, y a du stock en masse, c’est bien détaillé», a déclaré aux médias le premier client là-bas qui est ressorti avec deux produits à forte teneur en CBD [pour la douleur] et en THC, les deux substances psychoactives du cannabis.

Il n’y avait pas que les boutiques qui étaient prises d’assaut mercredi, au premier jour de la légalisation du cannabis récréatif. Le site transactionnel de la SQDC qui est entré en opération à 7h30 avait déjà enregistré 18000 commandes à 16h, selon le quotidien Le Soleil.

Rappelons que la SQDC estimait avant l’ouverture qu’elle recevrait environ 4000 commandes par jour via internet. La SQDC fera le bilan chiffré de cette première journée jeudi, mais déjà mercredi en soirée de nombreux produits étaient en rupture de stock sur son site transactionnel.

De son côté le Bloc Pot appelle ses membres à boycotter la SQDC «tant et aussi longtemps que le gouvernement n’aura pas décidé d’inclure les petits producteurs dans le marché du cannabis». Actuellement, la société d’état a négocier des ententes avec six fournisseurs canadiens homologués dont un seul est québécois.

C’est à Saint-John’s, à Terre-Neuve, que se trouve le premier client de cannabis récréatif légal au Canada. Là-bas, la vente du cannabis est gérée par le privé et les boutiques ont ouvert à minuit, dans la nuit de mardi à mercredi. Ian Power attendait en ligne depuis 20h30 avec 130 autres clients, devant la boutique de Canopy Growth.

Après l’Uruguay en 2013, le Canada est le deuxième pays au monde à légaliser le cannabis.

 

Avec Dominique Cambron Goulet

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