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Chantier de l’hôtel de ville: l’opposition craint des débordements

Montréal
L'hôtel de ville de Montréal Photo: Archives Métro

Ensemble Montréal craint que le fait de déléguer à une entreprise privée la gestion du chantier de l’hôtel de ville ne créé des dépassements de coûts.

Le conseil municipal a octroyé mardi dernier un contrat de 12,6 M$ à Pomerleau pour que l’entreprise soit en charge de «coordonner les activités des entrepreneurs et sous-traitants», de «livrer un bâtiment rénové et ses aménagements complétés dans le respect de l’échéancier», de «respecter le budget», de conseiller la Ville et de «planifier et ordonnancer tous les travaux de préparation des documents d’appel d’offres, de construction, les approvisionnements et le préachat d’équipements», dans le projet de rénovation de l’hôtel de ville.

Les membres d’Ensemble Montréal ont signifié leur dissidence au moment du vote sur ce contrat.

Selon le chef de l’opposition, Lionel Perez, donner autant de responsabilités à une firme externe créé un «précédent» et est «très préoccupant». «J’ai été un peu surpris du niveau de surveillance externe, a-t-il mentionné en séance du conseil lundi. Ce qu’on est en train de demander c’est carrément de devenir le maître de chantier. On lui a tout donné sauf les clés de la bâtisse. C’est lui qui va prendre quasiment toutes les décisions.»

M. Perez croit que le rapport mensuel de l’avancement des travaux n’est pas suffisant et se dit convaincu que cela résultera en un dépassement des coûts. «Au fur et à mesure qu’on va avoir des besoins, là on va aller en appel d’offres, ça semble préoccupant. C’est une recette garantie que les coûts vont exploser», a-t-il jugé. La dernière évaluation faite par l’administration chiffrait ce chantier entre 116M$ et 140 M$.

Sa collègue dans l’opposition, Karine Boivin-Roy, croit que plutôt qu’un entrepreneur général, la Ville aurait dû nommer un «spécialiste en économie de la construction». «Nous considérons que la Ville devra se doter d’une équipe d’économistes de la construction», a-t-elle soutenu. Cette équipe pourrait «calculer la quantité de béton et de charpente nécessaires» pour la rénovation ou «pourrait aider à comparer les soumissions rendues», a-t-elle illustré.

L’administration Plante a défendu son choix de donner à l’externe cette gestion de chantier. «Non on ne laisse pas les clés du bâtiment, a rétorqué le conseiller de Projet Montréal François Limoges en conseil. C’est un choix stratégique étant donné l’ampleur du chantier. Coordonner les différents intervenants, ça doit être extrêmement bien géré.»

Ajoutant que l’entrepreneur sera suivi et épaulé par les services municipaux, M. Limoges a dit que justement la Ville faisait le «pari contraire» de ce que craint l’opposition, soit des coûts moins élevés.

Après la séance, le directeur de relations médias de l’administration, Youssef Amane, a soutenu que le projet de rénovation de l’hôtel de ville est «apolitique», puisque piloté par le bureau de la présidence. La décision d’envoyer la gestion à l’externe a donc été aussi entérinée par la présidente du conseil municipal et élue d’Ensemble Montréal, Cathy Wong.

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