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Montréal donnera préséance au drapeau du Québec à l’hôtel de ville

Photo: Métro

La Ville de Montréal se conformera à la Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec dès le 19 novembre prochain, plusieurs mois après que le ministère de la Justice l’eut rappelée à l’ordre pour une mauvaise utilisation du fleurdelisé.

L’ordre des drapeaux sera donc modifié d’ici moins de deux semaines à l’hôtel de ville de Montréal. Le fleurdelisé québécois sera remis au centre devant l’édifice municipal, pour respecter la préséance de celui-ci, entre le drapeau canadien et celui de la Ville de Montréal.

Le drapeau du Québec sera aussi ajouté dans la salle du conseil à l’hôtel de ville, comme l’exige la loi. Jusqu’ici, celui-ci n’y était pas ; seul le drapeau de la Ville de Montréal trônait dans ladite salle. La nouvelle politique de la Ville de Montréal s’appliquera à tous les services centraux et les modifications seront effectuées dans les prochains mois, en commençant par la cour municipale.

Appelé à commenter, le leader de l’opposition officielle, Lionel Perez, a estimé mardi, en marge d’un point de presse, que la Ville aurait du agir plus rapidement, à partir du moment même où elle a été mise au courant du problème.

«Ma question, moi, c’est pourquoi ça a pris tellement de temps pour respecter la loi. Évidemment que la mairesse aurait dû agir plus tôt.» – Lionel Perez, chef de l’opposition à l’hôtel de ville

Le chef d’Ensemble Montréal a ajouté qu’il aurait été normal, dans le contexte, de s’attendre à une meilleure collaboration de la Ville, Montréal étant tout de même «la métropole québécoise». «Ça fait partie de la loi, comme à l’Assemblée nationale. On est au Québec, et il faut respecter les lois», a-t-il déclaré.

Plante refuse le blâme
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est vivement opposée à la position de l’opposition, plus tard en journée. «Nous, on a eu le courage de faire ce qu’eux [le parti d’Ensemble Montréal, anciennement Équipe Coderre] n’ont pas fait pendant qu’ils étaient quatre ans au pouvoir», a-t-elle avancé.

À ses dires, plusieurs formules existent pour orchestrer la préséance des drapeaux à travers les édifices de la Ville, d’où la nécessité de les examiner rigoureusement.

«On voulait le faire de façon intelligente. Je n’aime pas faire des affaires bousculées sur le bout d’une table et je pense que je l’ai montré cette année. Je prends le temps de documenter mes dossiers pour prendre des décisions éclairées.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal

Convenant tout de même que certains aspects de la loi ne sont «pas tellement précis», Valérie Plante dit vouloir en respecter l’esprit général, dans une démarche de discussion avec les différents arrondissements. «On ne peut pas les forcer, mais on souhaite voir comment les amener à se conformer, d’un point de vue logistique et espace», a-t-elle expliqué.

Au-delà du débat découlant du drapeau, il faut surtout comprendre, selon la mairesse, que «depuis 1996, aucune administration [municipale] avait décidé de prendre ce sujet au sérieux et d’agir». «Moi, je le fais, et il faut le reconnaître», a-t-elle renchéri.

Lors de la réunion hebdomadaire du comité exécutif, mercredi matin, Mme Plante a parlé d’un «pas important» dans ce dossier et s’est dite satisfaite d’aller de l’avant.

En présence de deux drapeaux seulement, la loi provinciale impose la préséance du fleurdelisé à gauche. S’il y a trois drapeaux, comme c’est le cas à l’hôtel de ville de Montréal, la préséance est au centre. Puis, si un quatrième drapeau est affiché, celui Québec devra se retrouver à gauche encore une fois. Sauf exception, l’utilisation d’un drapeau étranger ne devrait quant à elle être justifiée que pendant la visite de dignitaires internationaux.

La première mise en garde de Québec à l’endroit de la Ville de Montréal est survenue l’hiver dernier. Quand la mairesse Valérie Plante avait reçu en décembre dernier le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, les drapeaux du Canada et de Montréal étaient déployés, mais pas celui du Québec. La situation avait fait beaucoup réagir à travers la province.

En berne pour Bernard Landry
Mercredi matin, les drapeaux de l’hôtel de ville de Montréal étaient en berne pour honorer la mémoire de l’ancien premier ministre du Québec, Bernard Landry, qui est décédé mardi. Les réactions ont fusé de partout à travers la province.

«Si aujourd’hui, on est dans un processus de réconciliation avec les Autochtones, c’est parce que certaines personnes ont posé les bases d’une relation égalitaire.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal, estimant que M. Landry a largement contribué à améliorer les relations avec les Premières Nations.

Elle a ajouté que ce «grand patriote» a façonné la société québécoise par sa volonté très forte à distinguer le Québec à l’international.

Une minute de silence a été observée avant le début de la réunion du comité exécutif, mercredi. La mairesse a parlé d’un «moment privilégié, mais triste», quoique nécessaire pour honorer les grands combats qu’a menés le défunt dans le passé, au nom des Québécois.

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