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Montréal n’entend pas plier l’échine devant Sanimax

La Ville de Montréal ne reculera pas devant Sanimax, une entreprise spécialisée dans la récupération de sous-produits de viande et d’animaux, de peaux et de matières organiques. Elle évalue ses recours contre la compagnie qui a fait l’objet de plusieurs controverses dans les derniers mois, notamment pour des agissements qualifiés de déplacés dans Rivière-des-Prairies qui exaspèrent ses résidants.

«On agit d’un point de vue légal, mais à un moment donné, il faut peut-être penser à d’autres types d’approches. On discute avec le Service juridique à l’heure actuelle en ce sens», a indiqué mardi  le directeur du Service de l’environnement de la Ville, Roger Lachance, en marge de l’étude publique du budget 2019 devant la commission sur les finances et l’administration.

«Il y a eu beaucoup de constats d’infraction auprès de l’entreprise. On est rendus à presque 900 000$, et ça continue», a-t-il ajouté, refusant de s’avancer davantage, «devant une procédure en cours devant les tribunaux».

M. Lachance s’est dit en «accord» avec le fait que l’entreprise doit honorer sa responsabilité sociale. Il a dressé un parallèle avec le dossier de l’usine CCR, fortement médiatisé cette année en raison de la concentration d’arsenic qui dépasserait les normes gouvernementales de 200% à Montréal-Est. «On est dans un autre monde. L’entreprise a déposé un plan d’action. Elle va dépenser quelque 30M$ pour ajouter des équipements. Ça démontre que c’est possible de voir ce genre de choses là arriver», a illustré le directeur.

Le fonctionnaire a assuré que le Service juridique de la Ville «tient [le dossier de Sanimax] à bout de bras» en travaillant plusieurs heures pour «obliger l’entreprise à se conformer». «On travaille aussi avec les différents paliers gouvernementaux pour se faire entendre. Chose certaine, Montréal ne reculera pas devant ce citoyen corporatif», a-t-il assuré.

«On veut arriver bien et rapidement à des normes respectables. On subit encore quotidiennement les conséquences de ce manque de collaboration du fournisseur», a-t-t-il considéré, appelant à l’ouverture des parties prenantes dans ce dossier.

«La problématique date de plusieurs années. L’approche de bon citoyen corporatif n’est pas répandue partout, c’est clair», a-t-il renchéri.

Montréal veut notamment obliger Sanimax à couvrir tous ses camions, ainsi que ceux de ses fournisseurs, ce que conteste l’entreprise devant les tribunaux. Des jugements récents en cour ont reconnu l’entreprise coupable, mais celle-ci a porté le jugement en appel depuis.

Plusieurs déversements de carcasses
De nombreux déversements de carcasses ont été recensés au cours des derniers mois. Le 23 octobre dernier, un camion transportant des carcasses et abats d’animaux appartenant à Sanimax a perdu une grande partie de son contenu sur le boulevard Henri-Bourassa, au coin de l’avenue Armand-Chaput.

D’autres incidents se sont produits en février et en mai derniers. À la suite du déversement survenu au printemps, l’ancienne mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, avait demandé à Sanimax un «plan d’action concret à court terme» afin de régler les conflits juridiques entre la Ville et l’entreprise.

Le directeur général de l’entreprise, Éric Caputo, a reconnu le mois dernier que des incidents du genre se répètent, mais il avait appelé à la nuance devant l’ampleur du phénomène. «Nous avons environ 25 000 transports par an et 99,8% de ces transports se déroulent sans le moindre problème», avait-il déclaré à Métro.

La compagnie fait aussi l’objet de plaintes depuis plusieurs années en raison des odeurs qui émanent de son usine, située sur le boulevard Maurice-Duplessis. La compagnie a aussi été reconnue coupable d’avoir émis des agents polluants dans l’atmosphère par la cour municipale de Montréal en septembre dernier.

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