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Sanimax veut plus d’ouverture de la Ville de Montréal

Même si son litige avec Montréal est toujours devant les tribunaux, Sanimax souhaite que la Ville fasse preuve de plus d’ouverture dans les discussions pour trouver des solutions. Le directeur général de l’entreprise, Éric Caputo, souhaite que les autorités municipales s’attardent enfin aux améliorations que son groupe a mises en place.

«On comprend que les discussions sont différentes parce qu’il y a des avocats, mais rien n’empêche de voir s’il y a des solutions d’un point de vue technique, a-t-il expliqué à Métro. On sent une fermeture, on trouve ça dommage, et on n’est pas les seuls.»

Selon le DG, plusieurs autres compagnies du domaine industriel font effectivement le même constat: la Ville n’a pas toujours une oreille attentive et ouverte au débat. «On a investi 70M$ sur le site de Montréal, à coups de 5M$ par année, et on dirait que ce n’est pas reconnu», s’est-il désolé.

Blâmée à plusieurs reprises dans l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) pour de mauvaises odeurs ou pour des déversements de carcasses animales sur la voie publique, Sanimax dit depuis avoir apporté des changements concluants.

«Les chiffres en termes de transports de marchandise parlent d’eux-mêmes, a dit Éric Caputo. On transporte 25 000 camions par année. 99,98% de ces transports se font sans aucun incident. Et quand il en arrive un ou deux, bingo, c’est la panique. On oublie que le même soir, il y a un camion-citerne qui se renverse sur l’autoroute. Ces choses-là arrivent. Ce n’est pas acceptable, mais on prend des mesures.»

Le discours de Montréal s’avère particulièrement difficile à gérer dans ce contexte, croit l’entreprise. «On est un peu blasés des propos de certains élus», a reconnu le directeur général à ce sujet.

Insultant
À l’exception de l’ancienne mairesse de l’arrondissement et députée provinciale, Chantal Rouleau, très peu d’élus municipaux ont déjà visité l’usine, d’après M. Caputo. «Ils n’ont jamais eu de discussions avec moi ou quelqu’un de mon équipe, pour qu’on leur explique ce qu’on fait, a-t-il déploré. C’est un peu décevant, voire insultant. Laissez-nous la chance de vous démontrer qu’on fait des efforts.»

Le plus récent déversement de carcasses animales, le 23 octobre dernier, est une erreur toute simple, rappelle le DG. «C’est un automobiliste qui est rentré dans notre camion, et nos équipes se sont quand même déplacées pour aller tout ramasser en deux heures seulement», a-t-il plaidé.

Pour prévenir la récurrence de ces incidents, Sanimax dit notamment avoir installé des toiles de protection sur tous ses camions. Ceux-ci ont aussi des boîtes noires à l’intérieur, comme un avion, qui sont capables de retracer les comportements des chauffeurs.

Dans les trois dernières années, malgré un accroissement de la population et la construction de nouveaux quartiers dans RDP-PAT, «les plaintes d’odeur sont continuellement à la baisse», a-t-il ajouté. «Plus de citoyens, moins de plaintes. Alors oui, les investissements qu’on fait portent fruit. Il ne manque que le dialogue», a-t-il argué.

Éric Caputo dit vivre avec l’espoir de rétablir une discussion respectueuse et pertinente avec la Ville de Montréal et ses partenaires. «Je comprends, ce n’est pas évident pour personne […] Mais j’ai tendu la main à la Ville à maintes reprises, et c’est très pénible. Ça prend deux personnes pour danser. Et j’ai l’impression que Sanimax danse tout seul», a-t-il considéré.

«On est un service essentiel établi dans le quartier depuis 60 ans, a-t-il martelé. On a volontairement mis le siège social là, proche des réalités de nos cadres. We care. On le répète et on le dit», a-t-il aussi expliqué.

Joint par Métro, le cabinet de la mairesse Valérie Plante s’est fait plutôt prudent sur cette question. «Sanimax doit démontrer des efforts concrets pour résoudre la situation», s’est-on contenté de répondre. «Ceci dit, comme la situation est judiciarisée, nous ne commenterons pas davantage», a spécifié le cabinet dans une déclaration écrite.

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