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Pauvreté: Ensemble Montréal veut réfléchir au mode de financement

Gros plan des mains d'un mandiant. L'IRIS plaide pour l'utilisation du concept de «revenu viable».
À Montréal, le revenu viable atteint dorénavant 27 948$ pour une personne seule. Photo: Archives Métro

Ensemble Montréal a estimé mercredi que l’enveloppe budgétaire de 50M$ accordée par Québec à la Ville de Montréal pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale doit être utilisée judicieusement.

«La Ville de Montréal ne devrait pas financer la pauvreté en fonction de la quantité de gens en situation de précarité. Elle devrait le faire en fonction du revenu viable, en se demandant combien de personnes n’ont pas ce qu’il faut pour sortir de la pauvreté. La nuance est immense», a expliqué à Métro le porte-parole d’Ensemble Montréal en matière de jeunesse et d’itinérance, Benoît Langevin.

Il faisait référence à l’outil d’analyse qui pourrait être utilisé par la Ville de Montréal pour distribuer l’argent octroyé par le gouvernement du Québec pour les moins biens nantis dans les cinq prochaines années. La mesure du panier de consommation (MPC), selon Ensemble Montréal, n’inclut que les besoins de base «comme la nourriture, le logement ou les vêtements». L’opposition fera valoir, dans une motion qui sera déposée à la prochaine séance du conseil municipal le 17 décembre, que l’indice de revenu viable (IRV) prend en compte  davantage de facteurs et d’enjeux entourant la pauvreté.

«Le MPC n’est pas un mauvais indice, c’est même un pas de géant dans la bonne direction, mais il n’est pas adapté à Montréal», a dit M. Langevin. À ses dires, la MPC «se base sur un strict minimum». Il a précisé que l’indice ne se préoccupe pas assez des besoins de transport des arrondissements périphériques. À l’inverse, selon lui, l’IRV voit large ; il prend acte de ces différences et des imprévus du quotidien «pour un chef de famille monoparentale ou un aidant naturel».

Selon l’élu, le MPC considère que le niveau nécessaire pour vivre, en situation de pauvreté, est d’environ 18 000$ par année. L’IRV, lui, hausserait ce seuil à près de 25 000$. «Le revenu viable, c’est à ça qu’il sert. On veut amener les gens juste en-deçà de la classe moyenne», a-t-il commenté.

Celui qui a co-fondé l’Action Jeunesse Ouest de l’Île (AJOI) dit avoir vécu la réalité de la pauvreté sur le terrain. «Il y a des quartiers où le développement social ne s’est pas fait dans les dernières années, où il n’y a pas de filet de sécurité, a-t-il considéré. Il y a des quartiers qui forcent l’exode des populations pauvres vers les quartiers centraux.»

«Je me demande si ce n’est pas le rôle de la Ville d’aller voir le gouvernement pour dire que non, ce n’est pas 50 M$ que ça coûte la pauvreté, a-t-il avancé. On n’est pas outillés pour y faire face nous-même actuellement, c’est ça la réalité.»

Joint par Métro, le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dit mal s’expliquer que l’opposition «souhaite se substituer au travail qui est déjà en cours à la commission du développement social et la diversité montréalaise qui travaille précisément sur cette question».

«Ce qui est difficile à comprendre, c’est que l’opposition semble décider toute seule de ce qu’il faut faire, pour se faire du capital politique, avant même que la commission ait présenté des recommandations suite à ses travaux. Nous allons attendre les recommandations de la Commission qui travaille sur cette question de façon collégiale, objective et transpartisane», a indiqué le cabinet.

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