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Chocolats Andrée, institution dans le Mile-End, doit fermer ses portes

Stéphanie Saint-Denis - Propriétaire de Chocolats Andrée (Groupe CNW/Chocolats Andrée) Photo: Courtoisie

La boutique Chocolats Andrée, institution montréalaise installée dans le Mile-End depuis 78 ans, fermera ses portes tout juste avant le nouvel an, le 31 décembre. Sa propriétaire, Stéphanie Saint-Denis, en a fait l’annonce jeudi, non sans difficultés, après que la vente de l’édifice eut été officialisée.

«Ça a été vendu très rapidement, avec une prise de possession dès le début janvier», a indiqué la femme de 49 ans à Métro. Avec le temps, le bâtiment centenaire «était devenu une charge plus importante que prévu pour moi», a-t-elle concédé.

«C’est quand même un édifice qui a demandé plusieurs restaurations patrimoniales, et plus le temps avançait, plus le tableau s’est inversé. J’ai aussi du personnel-clé, ici, qui y a vu une opportunité pour prendre sa retraite un peu plus tôt.» -Stéphanie Saint-Denis, propriétaire de Chocolats Andrée

En 1940, Madeleine Daigneault, la grand-mère de Stéphanie, ouvrait Chocolats Andrée avec sa soeur, Juliette Farand. Les deux femmes souhaitaient alors offrir une gamme de produits et de services «à l’européenne», avec «une clientèle de proximité». «Je souhaitais proposer des chocolats de grande qualité. J’avais la chance d’être bien entourée par les résidents d’Outremont, du Mile-End et de la communauté juive, avait confié la fondatrice, peu avant son décès en 2013. Ils m’ont tous aidé à me faire connaître et j’ai eu la chance d’être facilement acceptée dans le quartier.»

Avec le temps, Madeleine Daigneault avait réussi à imposer des standards de qualité importants dans le quartier, a ajouté sa petite-fille. «Jamais la production actuelle n’y avait dérogé», a-t-elle fait remarquer.

Au nom de sa grand-mère et de sa mère Nicole, Stéphanie Saint-Denis dit vouloir remercier les milliers de «clients fidèles». Elle espère tout de même que ce n’est pas la fin pour sa chocolaterie. «Je franchis un tournant dans la vie l’an prochain, car j’aurai 50 ans. Mon plus beau souhait, ce serait que le nom de Chocolats Andrée continue d’exister. À Montréal, on a une très grande portée en restauration, en pâtisserie. Le défi peut être relevé, j’en suis certaine», a-t-elle lancé. Elle s’est aussi dite ouverte à céder ses actifs (cuisine, recettes, marque de commerce).

Dans les deux dernières années, la chocolaterie aura relevé des défis imposants, a ajouté sa propriétaire. «On s’est beaucoup affairés à former la main-d’oeuvre. Mais je me suis retrouvée bousculée dans le temps, a-t-elle observé. Je ne sais pas si j’aurai en moi la force de relocaliser la chocolaterie aujourd’hui, toujours en continuant d’offrir le même service de qualité.»

Malgré tout, il était important aux yeux de l’entreprise de communiquer la nouvelle très rapidement. «On a une clientèle très rapprochée qui est avec nous depuis trois générations. Pour plusieurs, c’est une tradition à Noël, à Pâques, à la Saint-Valentin. On voulait permettre aux gens de venir nous voir.»

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