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Mr Bike Man, le philanthrope «fantastique» méconnu de Montréal

Photo: Jeunesse au Soleil

Le décès d’Avrum Morrow, 93 ans, survenu dimanche dernier, a causé une onde de choc cette semaine dans la région métropolitaine. Mieux connu sous le nom de «Mr Bike Man», ce bon samaritain a consacré près de 33 ans de sa vie à fournir des vélos, des casques et des cadenas aux jeunes défavorisés au sein de l’organisme Jeunesse au Soleil.

«C’était un vrai philanthrope, a expliqué à Métro le cofondateur de Jeunesse au Soleil (JAS), Sid Stevens, qui lui parlait régulièrement. Il disait toujours que de donner devrait se faire dans l’inconnu, et que le vrai bonheur était de donner sans en prendre le crédit. C’est pour ça qu’il a toujours voulu rester anonyme. Et on a respecté ça pendant plus de trente ans.»

En plus des quantités impressionnantes de vélos qu’il a fournis aux jeunes, Avrum Morrow était aussi impliqué dans des programmes d’achats de vestes de sauvetage pour les camps de jours. Il donnait également régulièrement des fonds pour venir en aide aux victimes d’incendie, aux familles d’enfants disparus ou aux proches endeuillés. Plusieurs étudiants ont aussi pu bénéficier des bourses qu’il a créées à l’Université Concordia et ailleurs.

«Quand une cause l’interpellait dans les médias, il nous téléphonait presque immédiatement pour voir ce qu’on pouvait faire pour aider. Et jamais il n’a voulu de publicité. Il voulait que la jeunesse bénéficie d’abord de la visibilité, pas lui.» -Sid Stevens

Avrum Morrow. Photo: Université de Concordia

«Un fier Montréalais»
Au-delà de ses actions, Avrum Morrow était profondément fier de ses racines, d’après Sid Stevens. «Il était fier d’être Montréalais, d’être Québécois. Il était fier des moments, fier de l’histoire, a-t-il rapporté. Et il avait toujours un bon mot à dire à propos des gens qu’il croisait. C’était une source de positivisme pour tout le monde.»

Mensch, c’est le mot qu’a choisi le cofondateur de Jeunesse au Soleil pour décrire «Mr Bike Man». Ce mot d’origine allemande se traduit par «une bonne personne», sur qui on peut toujours compter et se fier. «C’est exactement ça. Il aidait les autres avant de s’aider lui-même», a lancé M. Stevens, non sans émotion.

Plus tôt, mercredi, lors d’une séance du comité exécutif de la Ville de Montréal, la mairesse, Valérie Plante, a parlé d’un «grand Montréalais qui travaillait dans l’ombre, et qui avait à cœur la santé et le bien-être de nos jeunes».

«Plusieurs personnes doivent se demander qui est cet homme. C’est parce qu’on le connaissait surtout sous son nom de «Mr Bike Man». Il tenait à rester anonyme. Et dans les 30 dernières années, il a donné anonymement plus de 1700 vélos et casques à des jeunes défavorisés», a renchéri Mme Plante.

Celle-ci s’est dite heureuse de pouvoir lui rendre hommage, mais surtout fière «que sa famille tienne à poursuivre la tradition» qu’il a mise en place.

«C’est ce qui fait de Montréal une si belle ville. C’est ce sentiment de bienveillance et de générosité.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal.

Cet héritage, Avrum Morrow y tenait plus que tout. «Il s’est assuré, bien longtemps avant sa mort, que ses programmes de dons allaient continuer. Il avait tout prévu à la lettre. Maintenant, on s’assurera de respecter ce que la famille choisira de faire», a assuré Sid Stevens.

Pour son anniversaire, jamais le bon samaritain n’a voulu qu’on lui donne quoi que ce soit. Il disait plutôt «donnez plus, je veux être certains que les enfants vont bien», raconte son acolyte. Jusqu’à la fin de sa vie, malgré des problèmes de santé persistants, Mr Bike Man n’aura jamais cessé d’aider les autres. «C’était un homme fantastique», se remémore M. Stevens.

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