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Itinérance: «Il n’y a pas de solutions rapides», plaident des organismes

Photo: Archives MétroMédia

Alors que la Ville de Montréal met en place des «solutions rapides» pour offrir davantage de lits aux sans-abris cet hiver, des organismes montréalais réclament plutôt des mesures à long terme pour contrer l’itinérance dans la métropole.

Bien qu’il salue l’initiative de la Ville de Montréal et du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal de mettre en place un refuge d’urgence dans l’ancien hôpital Royal-Victoria, le président-directeur général de la Mission Bon Accueil, Samuel Watts, estime qu’il est primordial de mettre en place des mesures d’aide à plus long terme afin de prévenir l’itinérance.

«Malheureusement, il n’y a pas de solutions rapides […] La solution, c’est d’être capable de rencontrer des personnes en situation d’itinérance dès le début pour prévenir l’itinérance chronique», affirme M. Watts, qui estime que plus de logements abordables devraient être disponibles pour les personnes en réinsertion sociale.

Le directeur général de l’Accueil Bonneau, Aubin Boudreau, propose quant à lui «le développement de services spécialisés pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale» et se trouvant dans la rue. Il note l’importance que ces personnes soient suivis sur le plan médical dans les centres de jour qu’ils fréquentent.

Depuis mardi, le troisième étage du pavillon Ross de l’ancien hôpital Royal-Victoria, dans l’arrondissement de Ville-Marie, a été converti en une unité de débordement temporaire de 80 lits, qui accueille les personnes itinérantes n’ayant pas réussi à trouver refuge dans une des ressources déjà en place.

À Montréal, il y a près de 1000 lits disponibles aux sans-abris.

L’ancien hôpital pourra ainsi accueillir jusqu’au 15 avril tant des hommes et des femmes que des personnes transgenres et des animaux. Ces sans-abris peuvent monter à bord d’une navette de la Mission Old Brewery en fin de soirée pour se rendre à ce lieu et revenir le lendemain matin par ce même moyen de transport.

«On a pris un engagement de mettre en place cette ressource de débordement en reconnaissance que les refuges ont souvent un taux d’occupation qui avoisine les 100%», a expliqué mercredi à Métro la directrice adjointe au partenariat du CIUSSS Centre-Sud, Julie Grenier, qui a collaboré avec la Ville dans ce projet.

Mercredi matin, lors de la séance du comité exécutif, la mairesse de Montréal a rappelé l’importance de mettre en place des «solutions rapides» pour venir en aide aux personnes itinérantes cet hiver.

«En tant qu’administration, il n’est pas question qu’il y ait quiconque dans les rues de Montréal par grand froid», a déclaré Valérie Plante, qui rencontrera jeudi la nouvelle ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, afin de faire le point sur ce nouveau refuge temporaire.

Le CIUSSS Centre-Sud estime d’ailleurs que la conversion de cet ancien hôpital permettra d’éviter de connaître dans les prochains mois de nouveaux épisodes de débordement des refuges de nuit pour personnes itinérantes comme, ceux qu’a connu la métropole dès le mois de novembre cet hiver.

«On a de bonnes raisons de croire que le nombre de places qu’on offre nous donne une marge de manœuvre suffisante pour que personne n’ait à coucher dehors cet hiver», a affirmé Mme Grenier. Cette dernière n’a pu confirmer combien de personnes ont été accueillies mardi soir dans l’ancien hôpital, en ajoutant qu’un premier bilan sera dévoilé jeudi.

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