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Un toit vert qui détonne

Photo: GRAME

L’arrondissement de Lachine compte, depuis dix jours, l’un des toits verts les plus inspirants de Montréal. En plus d’être l’un des grands à être ouvert au public, il nourrira bientôt un CPE, contribuera à la biodiversité tout en permettant d’évaluer les meilleures pratiques en la matière. Suivez le guide.

Le projet
Le toit vert de 5100 pi2 a été installé sur un ancien supermarché IGA racheté en 2010 par plusieurs organismes réunis au sein du Regroupement de Lachine. Le potager sera cultivé par les enfants du CPE logés dans l’édifice et par des participants aux programmes du Carrefour jeunesse emploi situé à la même adresse. Tous recevront une partie de la récolte qui ira aussi remplir les frigos du local de cuisine collective situé au rez-de-chaussée. Bref, le bâtiment comprend deux écosystèmes : un sur la toiture et l’autre à l’intérieur de l’édifice! Le toit qui a aussi une vocation éducative est accessible sur appel aux citoyens et aux écoles. Le projet d’environ 200 000$, porté par le Regroupement de Lachine, a toutefois rendu les finances du GRAME serrées, l’organisme est donc ouvert aux dons.

Biodiversité
Le toit vert est aussi occupé par un tapis de succulentes, dont les petites fleurs font le régal des insectes. Ces plantes n’ont besoin que de 3po de terre, ce qui allège la structure du toit. «C’est fou le nombre d’animaux que ça attire, j’y ai même trouvé des œufs fraichement éclos», confie Sebastian Martinez Silva, agent de projet au GRAME. Sur l’autre partie, nécessitant plus de terre, poussent des plantes médicinales telles que le Dierville chèvrefeuille qui a des vertus diurétiques et ophtalmiques. Le potager, qui se veut à l’image de la garderie multiethnique, comprend notamment de la laitue japonaise, de l’épinard de malabar (Inde), de la bourache de méditerranée, des piments forts et des cerises de terre.

Et la ruche?
L’année prochaine, le toit devrait s’enrichir d’une ruche. En plus du miel, la présence d’insectes pollinisateurs permet d’augmenter la production en contribuant au transfert du pollen dans 71% des types de cultures que compte la planète. Selon une étude de l’Institut national de la recherche agronomique. Selon une étude, cette contribution se chiffre entre 190 G$ et 320 G$. Une contribution remise en cause par l’effondrement de plusieurs colonies d’abeilles à cause de pesticides. À Lachine, contrairement à d’autres arrondissements, l’installation d’une ruche n’est pas encore permise. Et malgré la vaste consultation sur l’agriculture urbaine de l’année dernière, peu de choses ont changé. «La Ville s’est saisie des recommandations, mais on ne sait pas quand et combien d’argent sera distribué pour des projets tels que les nôtres», indique Jonathan Théorêt, directeur du GRAME.

Analyse technique
Sur le toit, on compare aussi l’effet des différents types de revêtements sur les ilots de chaleur. Lors de canicules, la chaleur prise au niveau du toit vert était de 23,5oC, inférieure à la température enregistrée sur la surface en asphalte. Ils ont aussi observé que les toits gris ne sont pas toujours plus efficaces que les traditionnels revêtements noirs en asphalte gravier. «Quand il a plu, les toits en asphalte-gravier retiennent l’humidité pendant quelques jours ce qui les rend alors surprenament aussi efficaces que les toits ayant une membrane grise», note M. Théorêt. En étant capable d’absorber 15 702 litres d’eau de pluie, leur toit vert évite d’envoyer l’équivalent de 132 chasses d’eau à l’égout.

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