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Luc Ferrandez: «Montréal doit faire preuve d’ambition»

Photo: Métro

Le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Fer­randez, se dit consterné par le manque de vision architecturale de Montréal. Métro lui a parlé à la suite de son séjour en Europe, où il a visité une dizaine de villes.

Quels sont les endroits qui vous ont le plus marqué au cours de votre voyage?
Ce sont sans hésitation les projets de redéveloppement audacieux; les ports à la fois industriels et culturels de Copenhague et de Hambourg, ainsi que la nouvelle gare de Vienne. Des chantiers de plusieurs milliards de dollars qui sont imposants et magnifiques. Force est de reconnaître que ces vieux pays font mieux que nous avec l’architecture moderne. Quand je compare avec nos projets publics, je me désole de la banalité du CHUM et de l’aéroport de Montréal, ou encore des projets privés comme les tours d’habitation de Griffintown, qui sont sans intérêt.

Que devrait-on faire pour ajuster le tir?
Il faut arrêter de couper dans les détails qui font la différence : à la base, l’Université du Québec à Montréal était censée être faite de pierres, tandis que la Grande Bibliothèque devait être faite de cuivre et de bois. Dans les deux cas, on a cherché à réaliser des économies de dernière minute… Ce n’est pas avec ce manque de vision que nous aurons des bâtiments qui positionneront favorablement Montréal à l’échelle mondiale.

Autrement dit, vous trouvez que la métropole manque de personnalité?
Oui, malheureusement. Il y a plusieurs façons de se distinguer en tant que métropole, et ce n’est pas qu’en investissant dans de grands projets architecturaux. Ça peut aussi passer par des petites structures. Je pense notamment aux installations en bois dans les parcs pour enfants qui sont d’une grande beauté, un peu partout en Europe.

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Mais ici, les normes réglementaires ne permettent que des installations pour enfants faites de plastique…
Vous avez raison. Et ces normes existent pour éviter les risques d’échardes, entre autres. Je crois que, parfois, les normes devraient être appliquées de façon moins rigide. Il est normal que certains puissent avoir des craintes, mais il faut se rappeler que des millions de personnes de l’autre côté de l’Atlantique vivent sans ces normes et ne s’en portent pas plus mal.

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