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Bientôt un nouveau toit pour les itinérantes

Photo: Yves Provencher/Métro

L’année dernière, l’organisme La rue des femmes a refusé 3 730 demandes d’hébergement. Pour y remédier, une troisième maison devrait être ouverte. Cela sera-t-il suffisant?

Selon les données de la Ville de Montréal, les 623 places dans les refuges pour hommes n’ont été insuffisantes qu’à six reprises depuis le printemps. En comparaison, les refuges pour femmes qui proposent 54 places ont débordé pendant 75 jours depuis le 1er avril, soit 41 % du temps.

Pour tenter de corriger la situation, l’organisme La rue des femmes a lancé mardi une collecte dont l’objectif est d’amasser 2,5 M$. Un tiers du chemin a déjà été réalisé grâce à trois généreux mécènes. Ce nouveau centre, qui compterait 20 lits d’urgence et 30 places de jour, serait aménagé dans l’ancienne Auberge Madeleine, une ressource pour femmes sur la rue Wolfe qui déménagera bientôt.

Mais il ne permettra de répondre qu’en partie aux besoins, souligne Léonie Couture, fondatrice de l’organisme qui a reçu, cette année, 103 nouvelles visiteuses. «Il y a environ 500 places dans les ressources pour femmes et de ce nombre, 60 à 70 sont des lits d’urgence. Malgré tout, on a un taux de remplissage de 120 %», explique-t-elle.

Pour répondre à la demande, l’organisme a dû installer une douzaine de matelas dans deux salles communes et même dans un couloir. «Malgré cela, on doit parfois refuser jusqu’à une dizaine de femmes», ajoute Mme Couture. Des femmes battues, violées, affamées. «Certaines peuvent dormir plusieurs jours d’affilée, tellement elles sont épuisées», indique la comédienne Catherine Proulx-Lemay, porte-parole de la campagne de financement.

«Beaucoup de gens croient que l’itinérance, c’est une question de pauvreté et de délinquance. Mais la personne qui se retrouve à la rue n’a pas juste besoin d’un lit, elle a besoin de reconstruire un lien avec elle-même et avec les autres. C’est un travail de longue haleine qui coûte plus cher, mais qui donne aussi de bons résultats», avance Léonie Couture, chiffre à l’appui.

Son organisme revendique un taux de réintégration de 70 % des résidentes en studios supervisés, grâce à un programme de soins relationnels et de services favorisant l’écoute et la réadaptation sociale.

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