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La faune urbaine montréalaise en débat

Faut-il contrôler, voire éradiquer, les pigeons, ratons laveurs, chats errants et autres écureuils montréalais? C’est un des thèmes abordés lors d’un débat sur la faune urbaine qui se tient jeudi à l’UQAM.

Entre les renards du dépôt à neige de LaSalle, les ratons laveurs obèses du mont Royal, les faucons pèlerins de l’Université de Montréal et les castors qui s’attaquent aux arbres de certaines propriétés de l’Ouest-de-l’Île, Montréal regorge d’animaux sauvages qui ne font pas toujours l’unanimité. Et c’est sans parler des pigeons, des écureuils et des chats de gouttières.

«Certains croient que ces animaux contribuent à la biodiversité urbaine et qu’il faut trouver une façon de les protéger alors que d’autres pensent qu’ils perturbent l’écosystème, abiment les édifices ou propagent des maladies», explique Sophie Malavoy, directrice du Cœur des sciences de l’UQAM et organisatrice de l’évènement.

Cette soirée de débat ouverte au public accueillera un vétérinaire du Biodôme (Jacques Dancosse), une ancienne élue (Josée Duplessis), une anthropologue (Chloé Roubert) et deux chercheurs (Luc-Alain Giraldeau et Anne-Caroline Prévot-Juliard) qui se sont spécialisés dans l’étude des pigeons, l’un des animaux les plus controversés du lot.

Selon M. Giraldeau, qui a dédié une thèse à l’étude des pigeons montréalais, cette mauvaise image est injuste. Il organise d’ailleurs des visites guidées pour redorer leur blason et pousser les citoyens à aller au-delà des clichés. Selon lui, le pigeon biset transporte moins de maladies que les perruches vendues en animalerie. Et s’il survit à l’hiver, c’est parce qu’il compte de nombreux adeptes qui le nourrissent malgré les risques d’amendes.

Plusieurs villes, dont Paris, tentent de limiter la présence de pigeons en implantant des pigeonniers où ces derniers sont nourris et logés et où l’on peut aussi contrôler les naissances en secouant les oeufs. La biologiste française Anne-Caroline Prévot-Juliard viendra expliquer les forces et les faiblesses de cette solution et présentera les risques d’une trop grande règlementation qui coupe les liens entre l’homme et l’animal.

Les discussions s’attarderont aussi aux chats errants qui sont aussi de (trop?) formidables prédateurs «s’ils n’ont eu aucun contact avec les humains avant l’âge de six semaines ils resteront sauvages et deviendront ensuite d’importants prédateurs pour les oiseaux migrateurs ou la musaraigne (un grand insectivore), ce qui crée des débalancements dans le reste de l’écosystème. Selon plusieurs études, ils seraient même la cause de la disparition de certaines espèces.

«Malgré les différents règlements, le réflexe de nourrir est très fort et les gens ne sont pas toujours conscients des conséquences», note M. Dancosse en citant l’exemple du lac Léman, en Suisse. En donnant du pain aux canards dont l’estomac n’est pas habitué au gluten, on favorise le développement de larves de trémadotes, un vers qui, en bout de chaîne, finit par provoquer des piqûres chez les baigneurs.

Où et quand?
Le bar des sciences débute à 18h, jeudi
Au Cœur des sciences de l’UQAM
Inscription nécessaire sur le site de l’UQAM

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