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Une deuxième femme atteinte du cancer fait face à la déportation

Photo: Collaboration spéciale

Evelia Castrejon Santoyo doit être déportée au Mexique mardi malgré le fait qu’elle suive présentement des traitements de chimiothérapie pour un cancer de l’ovaire de stade trois.

Elle est la deuxième demandeuse d’asile montréalaise à se retrouver dans cette situation en moins d’un mois. Ouacila Djemai, une Algérienne atteinte d’un cancer du sein, avait obtenu un sursis de déportation le 21 novembre dernier afin de terminer ses traitements à Montréal.

C’est aussi ce que souhaite obtenir Mme Castrejon Santoyo. «J’ai besoin de terminer mes traitements ici, sans inquiétudes et entourée de mes proches qui prennent soin de moi», a-t-elle déclaré. Elle doit recevoir des doses de chimiothérapie en décembre et d’autres en janvier. Elle voudrait donc rester à Montréal jusqu’à la mi-février, le temps de récupérer physiquement.

L’oncologue de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont qui suit Mme Castrejon Santoyo, la Dre Suzanne Fortin, a soutenu la demande de sursis de sa patiente. «Je crains qu’elle ne puisse recevoir les soins [nécessaires] et que tous les efforts déployés pour sauver cette vie humaine soient vains», a-t-elle communiqué à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

Sa demande a tout de même été refusée, sous prétexte que les soins dont elle a besoin sont disponibles au Mexique.

«Mais pour avoir accès à ces soins, il va y avoir des délais indus, s’est insurgée Anne-Marie Gallant, membre de Solidarité Sans Frontières, un groupe qui lui vient en aide. Pour être couvert par le système d’assurance-maladie mexicain, il lui faudrait des papiers d’identité qu’elle n’a plus. Il lui faudrait aussi repasser tous les tests diagnostiques au Mexique. Elle doit recevoir sa prochaine dose de chimiothérapie avant Noël, et on sait que ça n’arrivera pas si elle retourne là-bas.»

Mme Castrejon Santoyo mise donc sur son appel à la cour fédérale, qui doit décider lundi si elle renverse la décision de lui refuser un sursis.

Marjolaine Boutin-Sweet, députée fédérale d’Hochelaga, où réside Evelia Castrejon Santoyo, soutient la demande de cette dernière. Elle appelle le ministre de la Sécurité publique Steven Blaney à user de son pouvoir discrétionnaire pour suspendre l’expulsion de Mme Santoyo. «Je demande au ministre de laisser la politique de côté, de faire preuve d’humanité et de lui laisser finir ses traitements», a-t-elle déclaré.

Les députés de Québec Solidaire Amir Khadir et Françoise David se sont aussi ralliés à cette position.

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