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Maternelle: le tiers des enfants montréalais vulnérables

Photo: Métro

Près du tiers des enfants montréalais (29%) présentent des difficultés dans au moins un domaine de développement à leur arrivée à la maternelle.

C’est ce qu’indique une analyse de l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle 2012, réalisée par la Direction de la Santé publique de Montréal (DSPM) et rendue publique mardi. Au total, 14 300 enfants de la métropole ont été évalués.

«Ce ne sont pas des enfants qui sont en zone d’échec, a prévenu le directeur de la santé publique, le Dr Richard Massé. Ce sont des enfants qui doivent être aidés. Si on ne fait rien, ils sont plus à risque que les autres de ne pas développer leur plein potentiel.»

Le Dr Massé a notamment évoqué des difficultés à communiquer, à apprendre à lire et à écrire et même à socialiser dans un groupe. «Il y a des choses qu’on doit acquérir très tôt dans la vie, a-t-il dit. Si on ne l’acquiert pas très jeune, c’est plus long et plus difficile de le faire plus tard.»

Les enfants les plus vulnérables, selon l’analyse de la DSPM, sont les garçons, les jeunes qui sont nés à l’extérieur du pays et ceux qui vivent dans des milieux défavorisés. Les territoires desservis par les Centres de santé et de services sociaux du Sud-Ouest—Verdun et de Dorval-Lachine-LaSalle sont ceux où la concentration d’enfants vulnérables est la plus élevée.

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Plusieurs milieux proposent des activités ayant pour but de stimuler les enfants dès la petite enfance. Le Dr Richard Massé a notamment mentionné les garderies, les bibliothèques municipales, les centres des loisirs, l’école ainsi que la maison. «Il n’y a pas qu’une seule solution», a-t-il dit.

Le professeur de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal, Gilles Cantin, admet que les enfants pourraient être mieux préparés à leur arrivée à la maternelle, mais il croit qu’il faut être prudent avec l’analyse de la DSPM. Il questionne notamment la notion de vulnérabilité.

«Un des risques de dérive, c’est qu’on va les préparer plus en leur donnant plus de contenu, affirme M. Cantin. Ce n’est pas la meilleure préparation. Il faut laisser les gens vivre pleinement leur enfance.»

Le professeur de l’UQAM pense aussi qu’il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que tous les enfants arrivent à la maternelle égaux. «Physiologiquement, ils ont jusqu’à 12 mois de différence, a-t-il rappelé. C’est énorme à cet âge. On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils soient tous égaux. Ça n’a pas de sens.»

La maternelle à quatre ans
La maternelle à quatre ans pourrait-elle résoudre le problème des enfants vulnérables à la maternelle ?

  • Le directeur de la Santé publique, le Dr Richard Massé, n’est pas contre l’implantation de la maternelle à quatre ans, mais s’il a le choix, il préfère développer des places dans les centres de la petite enfance.
  • «Plutôt qu’attendre à quatre ans pour avoir des enfants qui ont un niveau de vulnérabilité important, on peut éviter cette situation et intervenir dès l’âge d’un an, a-t-il expliqué. Plus on intervient tôt, plus les enfants développent leur plein potentiel.»
  • Depuis le mois de septembre, la maternelle à quatre ans est offerte dans des milieux défavorisés. Jusqu’à 1200 enfants peuvent y avoir accès.

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