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Le 1420 Mont-Royal sous la loupe de l’inspecteur général

L’inspecteur général rencontre jeudi un groupe de citoyens convaincus que l’ancien couvent du mont Royal a été au cœur d’un système de collusion entre le promoteur Catania, la direction de l’Université de Montréal et la Ville de Montréal.

Denis Gallant, récemment nommé inspecteur général, a montré un intérêt à examiner le controversé dossier du couvent des Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie, situé sur les flancs du mont Royal. «On va faire le point avec Me Gallant sur ce coup monté par l’administration corrompue de Tremblay», a affirmé Jean-Claude Marsan, un des porte-parole du Rassemblement pour la sauvegarde du Pavillon 1420, boulevard Mont-Royal.

M. Marsan espère que Me Gallant sera en mesure d’identifier les circonstances qui ont mené la Ville à effectuer un changement de zonage pour autoriser la conversion de l’immeuble patrimonial en condos de luxe.«On va laisser l’inspecteur faire son travail, c’est son mandat de faire la lumière sur ce type de situation», s’est contenté de déclarer l’élu responsable des transactions et stratégies immobilières, Russell Copeman.

Acheté en 2003 par l’Université de Montréal (UdeM), qui souhaitait en faire un nouveau pavillon, le 1420 Mont-Royal a pourtant été revendu en 2008 au Groupe Catania. Le groupe de citoyens estime que l’UdeM a vendu à perte l’ancien couvent, pointant du doigt le vice-recteur à l’administration et aux finances de l’époque, Claude Léger, qui aurait favorisé Catania. M. Marsan assure que l’administration Tremblay était au fait de la manœuvre.

Le Rassemblement de citoyens a multiplié les recours judiciaires pour contester le changement de zonage de la Ville de Montréal, qui a transformé la vocation institutionnelle du couvent en une vocation résidentielle. Le groupe s’est buté aux décisions des différentes cours, qui donnaient toutes l’aval à la transformation. En décembre dernier, l’UdeM a laissé tomber la transaction, le Groupe Catania n’ayant pas donné suite. L’institution remettra sous peu en vente le couvent construit en 1924.

Discorde parmi les élus
Mercredi, l’administration Coderre s’est prononcée pour la première fois sur le dossier du 1420, Mont-Royal et déjà, les élus du comité exécutif n’ont pas semblé s’entendre. Réal Ménard, responsable de l’environnement à la Ville, a montré son inconfort par rapport aux suggestions de Russell Copeman, responsable de l’habitation. M. Copeman a indiqué que le maire et lui ne souhaitent pas suivre les recommandations de la Commission permanente sur la culture et le patrimoine. La Commission, qui a déposé un rapport en juin dernier, est en faveur d’un retour à la vocation institutionnelle du bâtiment.

«Je ne vois pas la nécessité de refaire le complexe processus de changement de zonage tant qu’il n’y pas d’acheteurs intéressés. Ceci dit, si un projet à vocation publique est suggéré, nous serons ouverts à revoir le zonage», a précisé M. Copeman, qui a ajouté du même souffle qu’il trouve «sain» que le comité exécutif soit un «lieu de débat». Les élus attendront le retour de Denis Coderre, en vacances jusqu’au 24 avril, pour trancher sur la question.

La saga du 1420 en dates

  • 2003. Les Sœurs vendent le couvent à l’UdeM pour la somme de 16M$.
  • 2003 à 2006. Trois évaluation des coûts de rénovation sont réalisées et varient de 45M$ à 143M$.
  • 2006. Le projet de réfection est annulé par l’UdeM.
  • 2007. Mise en vente de l’immeuble. Offre d’achat du Groupe Catania.
  • 2010. Changement de zonage pour autoriser un développement résidentiel.
  • 2012. Annulation de la vente au Groupe Catania, dont le nom est mentionné devant la Commission Charbonneau.
  • 2013. Dépôt du rapport de la Commission permanente sur la culture et le patrimoine en faveur d’un retour au zonage institutionnel.

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