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Des espaces délaissés à Montréal qu’on pourrait combler

Photo: Photcal.com

Des champs abandonnés, des ruelles délabrées et des terrains inutilisés: Montréal comporte son lot d’espaces délaissés, mais dont le potentiel est indéniable. En voici trois exemples.

Jardin sur rue Ruelles
«Parce qu’ils sont vides, on considère souvent que ces espaces ne servent à rien. On les considère comme des frontières plutôt que des endroits qu’on peut s’approprier», déplore Vincent Lalonde-Dupuy, designer urbain à l’agence Pete & Vegas. En 2011, cette agence a créé pendant un été complet, en partenariat avec le marché solidaire Frontenac, un potager dans la ruelle Ontario à l’angle d’Iberville. «Ce sont des projets [comme celui-ci] assez éphémères qui ont un impact et permettent de faire voir aux gens que c’est possible de transformer ces espaces en quelque chose d’intéressant», indique M. Lalonde-Dupuy. Une forme de maquette, selon lui, à partir de laquelle d’autres projets permanents pourront s’inspirer pour réaménager ces sites.

ACTU - Échangeur TurcotDessous d’autoroutes
Les espaces délaissés sont toutes ces surfaces qui ont perdu de leur urbanité, indique Pauline Butiaux, designer urbain à l’Association du design urbain du Québec (ADUQ). «Ce sont souvent des espaces que les gens peuvent voir de façon péjorative, comme des espaces perdus, parce qu’ils ne sont pas entretenus, et ne créent pas l’échange ou la rencontre», avance-t-elle. Avec les dessous d’autoroutes, ces espaces bétonnés et sans humanité, l’occasion est belle d’y organiser du cinéma en plein air, des projections de lumières, un espace pour des cantines de rue ou des marchés locaux, propose la designer. «Ces initiatives permettraient d’illuminer la ville et créer un lien pour relier les quartiers», ajoute-t-elle. Et le son des voitures ne serait rien d’autre qu’un bruit de fond, assure Mme Butiaux.

Abords des voies ferrées
ACTU - Rails train depotiumLes larges bandes de terre qui bordent les voies ferrées, qu’elles soient abandonnées ou toujours en fonction, ont un potentiel d’exploitation que plusieurs ignorent. Les projets d’agriculture urbaine, mêlés à des événements périodiques pourraient combler le vide de ces champs, fait part M. Butiaux. «Certaines villes ont organisé des concerts ponctuels, des bals populaires et des banquets urbains sur ces espaces», expose la designer.

Mais attention, prévient-elle, le danger avec ces espaces, c’est la «densification à tout prix». «Dans ces espaces délaissés, il y a cette logique de toujours céder à un propriétaire privé qui va forcément chercher la rentabilité en niant l’espace public autour, comme avec la construction de condos notamment.» M. Lalonde-Dupuy cite plutôt en exemple le Champ des possibles, cet ancien terrain industriel dans le Plateau-Mont-Royal, dont un groupe citoyen est maintenant le co-gestionnaire. «C’est important de montrer qu’il y a du potentiel un peu partout et que des gens ont de l’intérêt pour ce genre de projet», conclut-il.


Le design urbain et la revitalisation des espaces délaissés
Conférence par l’Association du design urbain du Québec
16 mai, Bibliothèque Marc-Favreau

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