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Grève des juristes: risque de paralysie à la Ville

La grève générale illimitée des avocats de la Ville de Montréal, qui sera déclenchée le 5 mai, risque de paralyser plusieurs opérations au sein de l’appareil municipal, dont l’octroi de contrats.

«Ça risque de créer de graves retards. On le sait bien et on en est tristes, mais on n’a pas le choix de lever la main si on veut se faire respecter», a déclaré Mylène Bergeron, vice-présidente du syndicat des juristes de la Ville de Montréal. Mme Bergeron rappelle que les 132 avocats et notaires sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2011. Elle estime que la grève retardera la tenue de nombreux procès et la vérification de contrats. Les avocats donnent aussi des avis juridiques à l’administration, aux élus et à plusieurs instances, dont le service de police.

«Je ne sais pas si des fonctionnaires ayant une formation juridique vont tenter de nous remplacer. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a à peu près juste nous qui sommes au courant des fins rouages juridiques de la Ville», a ajouté Mme Bergeron. La Ville de Montréal, par courriel, s’est contentée d’indiquer que «chaque unité d’affaires de la Ville affectée par la grève des juristes a préparé un plan de contingence afin de pallier aux effets de cette grève et de maintenir les services essentiels».

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Les juristes réclament notamment un rattrapage salarial pour atteindre une parité avec leurs homologues du gouvernement provincial, en plus de la reconnaissance des heures de travail supplémentaires et du maintien des postes actuels.

«On risque d’assister à une fuite des juristes montréalais vers le provincial ou vers la privé, les salaires ne sont pas compétitifs», déplore Kateri Lefebvre, directrice adjointe du Syndicat des employées et employés professionnels et de bureau. Selon le syndicat, un juriste de la Ville de Montréal obtient un salaire minimum d’entrée de 45 000$, tandis qu’un juriste à Québec débute à 54 000$. Avec un maximum d’expérience, soit après 15 ans, l’écart entre le municipal et le provincial s’intensifie, soit 104 000$ pour les juristes montréalais et 117 000$ pour ceux de Québec.

«Le maire Denis Coderre, le 3 décembre dernier, a affirmé à l’Assemblée nationale que s’il y avait une chose qui fonctionnait à Montréal, c’était le contentieux des juristes. C’est bien de le dire, mais ce serait mieux si la Ville reconnaissait leur travail à sa juste valeur» a ajouté Mylène Bergeron.

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