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Montréal injecte 2,6M$ de plus dans la lutte à l’agrile du frêne

Photo: Archives Métro

La Ville de Montréal investira 2,6M$ de plus pour le Plan de lutte à l’agrile du frêne, pour un total de 3,4M$. L’administration a cependant déjà fait une croix sur 10 000 arbres.

Le responsable de l’Environnement à la Ville, Réal Ménard, s’est félicité jeudi de l’augmentation du budget pour la lutte à cet insecte ravageur exotique qui menace les 200 000 frênes montréalais. En conférence de presse, il a fait le bilan de l’infestation.

Cette année, 1119 frênes seront abattus, soit huit fois plus que l’année dernière. «La situation n’est pas aussi catastrophique que certains le disent, mais elle est sans contredit très préoccupante», a déclaré M. Ménard, qui souligne que 1% seulement des arbres abattus étaient infestés, les autres étant essentiellement à risque de le devenir, car ils sont déjà mal en point.

Les 3,4M$ investis permettront notamment d’effectuer 3450 dépistages et traiter 4000 arbres de rue au biopesticide TreeAzin. Sachant que Montréal compte 50 000 frênes de rue et qu’elle a déjà fait une croix sur 10 000 d’entre eux dans un futur rapproché, la Ville compte traiter préventivement 10% de ses frênes chaque année.

Mais comme ce traitement doit être refait aux deux ans, les sommes allouées au traitement préventif sont toujours insuffisantes. «Il y a un cadre financier à respecter et on n’exclut pas de mettre des sommes supplémentaires dans l’avenir», a précisé M. Ménard.

Pas de quoi rassurer Sylvain Ouellet, l’élu de l’opposition officielle responsable du dossier. «Une partie des nouvelles sommes annoncées aujourd’hui seront puisées à même le budget de 3,8M$ du Plan canopée», a déclaré l’élu de Projet Montréal. Ce plan, qui prévoit l’augmentation du couvert forestier de 20% à 25% d’ici 2025, est déjà sous-financé puisqu’il faudrait injecter 7M$ par an pour atteindre les objectifs, a-t-il résumé.

Il souligne aussi que rien n’a été annoncé pour la sauvegarde des frênes dans les grands parcs et que le mode de distribution des budgets aux arrondissements n’est pas adéquat. Il souligne enfin que les citoyens, qui voudraient payer pour le traitement des frênes publics devant leur résidence, restent dans le flou quant à cette possibilité. Or, dans les nombreuses rues ne comptant que des frênes, la perte de valeur des habitations peut atteindre les 5%.

De son côté, le Conseil régional de l’environnement de Montréal se réjouit de l’augmentation de ce budget. Il appelle toutefois la Ville à profiter de cette crise pour revoir sa façon de fonctionner avec les différents acteurs du milieu et à revoir certaines de ses méthodes de gestion de la foresterie urbaine.

Valoriser les arbres coupés
ACTU frênes en planches
Des 200 frênes coupés cette année, l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce a récupéré 130 troncs qui étaient suffisamment bons pour être sciés. Il a aussi loué un moulin à scie portatif pour débiter des dizaines de planches (4000 pmp), de quoi fabriquer bon nombre de bancs et tables de pique-nique. «Ça évite ainsi de payer pour le transport et la disposition», indique Hugo Laperle, inspecteur-arboriculteur de l’arrondissement. Il assure que les opérations sont faites pour éviter la propagation de l’insecte. «Il loge sous l’écorce, une partie qui est immédiatement déchiquetée une fois enlevée», précise-t-il.

Pétition
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Le parti Projet Montréal a lancé une pétition en ligne où les internautes peuvent parrainer un frêne sur la carte de Montréal (et vérifier s’il y en a sur leur rue). Leur nom s’ajoutera à la pétition que le parti acheminera au maire Coderre afin d’obtenir le déblocage d’un fonds d’urgence de 10M$.

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